Nous arrivons dans une gare routière flambant neuve vers 5 h 45. Le réveil est difficile après cette nuit en bus une nouvelle fois peu reposante. Nous émergeons tranquillement dans cette spacieuse gare encore endormie à cette heure-ci puis préparons cette journée visite express de la ville. Un point touristique situé dans cette dernière nous fais pencher pour un tour organisé à un prix de tout juste 40 soles par personne, au lieu de 60 s en période touristique. Nous nous voyons même payer le taxi jusqu'à la Place des Armes (8 soles) où se trouve l'agence. Nous voici ainsi facilement en plein centre de Trujillo. Les rues du vieux Trujillo conservent leur charme d'antan avec des édifices coloniaux flambants neufs. Nous déposons nos gros sacs à l'agence puis partons à la découverte du centre historique, en attendant le départ du tour à 9 h 40. La Place des Armes et son église 100% coloniale vaut le temps de s'y attarder. Vaste et immaculée, la place principale de Trujillo est certainement l'une des mieux tenues d'Amérique du Sud et sans aucun doute l'une des plus belles, tant du fait de ses édifices coloniaux hauts en couleur et bien préservés, que de son impressionnante statue dédiée au travail, aux arts et à la liberté. En bordure de la place et appelée simplement "catedral", cette église lumineuse de couleur ajì de gallina (jaune) fut édifiée en 1647, détruite en 1759 et reconstruite peu après. La cathédrale possède une célèbre basilique et un musée d'art religieux. Pile à l'heure, nous débutons ce tour sous le signe de l'archéologie. 10 soles pour les entrées du matin avec la visite de Huaca Arco Iris o Dragon, Huaca Esmeralda, un musée du site et bien sûr le fameux et impressionnant Chan Chan. Les ruines de Chan Chan furent construites vers 1300 et couvrent 20 km2, ce fut la plus grande ville précolombienne des Amériques et la plus vaste cité en adobe de la planète. A l'apogée de l'Empire chimu, on estime qu'elle comptait 60 000 habitants. Elle renfermait alors quantité d'or, d'argent et de poteries. Si la conquête inca n'entama pas cette prospérité, le pillage commença dès l'arrivée des Espagnols et , en quelques décennies, il ne restait quasi rien de ses trésors. Les rares vestiges découverts sont exposés dans les musées. Sûrement impressionnante autrefois, Chan Chan a été dévastée par les inondations causées par le phénomène climatique El Nino er des pluies torrentielles ont érodé ses murs d'adobe. Aujourd'hui, le site frappe surtout par son étendue et il faut une bonne dose d'imagination pour se représenter la cité d'antan. Un événement 100% péruvien nous arrive, nous patienterons plus d'une heure en plein soleil le temps d'attendre notre minibus qui s'est sauvé. Une fois ce mauvais moment passé, nous nous rendons au bord de mer déguster des plats locaux. Comme souvent, l'agence nous conseille un restaurant plutôt haut de gamme mais nous nous laissons porter quelques mètres plus loin pour un établissement plus typique et donc à plus petit prix et sans chichi naturellement. Poisson cru en entrée accompagné de sa superbe sauce, puis paella locale avec son jus maison pour 15 soles. Ne vous inquiétez pas, les rabatteurs devant ces restaurants vous sautent dessus mais restent bons enfants. L'après-midi est consacré aux sites Huaca des Sol et Huaca de la Luna avec son musée (15 soles). Ces temples précèdent Chan Chan de 7 siècles et dateraient de la période mochica. Il se situent sur la rive sud du Rio Moche, à 10 km au sud-est de Trujillo. Le temple du Soleil reste la plus grande structure précolombienne du pays, bien qu'un tiers de l'édifice ait été emporté par les pluies. On estime à 140 millions le nombre de briques d'adobe nécessaires à sa construction. Bon nombre d'entre elles portent la marque des artisans qui les fabriquèrent. La pyramide comptait autrefois plusieurs niveaux, reliés par des escaliers raides, de longues rampes et des murs inclinés à 77°. Après quinze siècles d'érosion, elle ressemble à un gigantesque tas de briques crues, partiellement recouvert de sable. Les quelques tombes à l'intérieur de la structure laissent penser qu'il s'agit d'un immense site cérémoniel. Sa taille est impressionnante et l'on découvre une vue splendide du sommet. Plus petit, le temple de la Lune, situé à 500 m en plein désert mérite largement la visite. De nombreuses salles renferment des céramiques, des métaux précieux et de superbes fraises polychromes qui ont fait la réputation des Mochicas. La construction du temple se prolongea pendant six siècles jusqu'en 600, les différentes générations l'agrandissant et recouvrant les structures précédentes. Des archéologues dégagent actuellement des parties délimitées couche après couche et ont découvert des frises de personnages stylisés à chaque niveau, dont certaines parfaitement préservées par les constructions ultérieures. Le musée y est excellent.
Retour sur la Place des Armes pour patienter jusqu'à notre bus de nuit tardif vers minuit. Nous nous y installons un bon moment et observons cette vie grouillante tellement différente de la notre. Ici, peu de touristes occidentaux, d'après notre guide il y a un gros manque de communication car cette région "Libertidad" cache des trésors du même niveau que les régions connues de Cusco, Arequipa, Titicaca etc...
La fatigue nous regagne, nous nous laissons porter par les événements. L'attente devient longue et le prochain lit pour se reposer se fait désirer. Le passage de la frontière Équatorienne reste encore bien flou. Nous devons arriver normalement demain vers midi à Tumbes toujours au Pérou et nous aimerions filer au plus vite sur Cuenca en Équateur dont nous avons eu de très bons retours d'autres voyageurs rencontrés sur Huaraz. Ces lignes ont été écrites vers 19 h au milieu de la Place des Armes.
Direction la gare de bus Cruz del Sur vers 21 h en taxi pour un départ en bus international vers minuit 20.
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