La veille, nous avions interpellé un chauffeur de taxi au hasard pour cette journée. Il est bien au rendez-vous à 9 h devant notre hôtel. Nous voici à grimper sur une route pavée à travers le Páramo (biotope néotropical d'altitude) et rejoindre en 40 minutes les 3 lacs turquoise, sertis comme des joyaux dans les montagnes. Nous sommes à 17 km au sud d'Otavalo dans un site bien préservé depuis qu'il a obtenu le statut de zone protégée depuis 2002. Nous paierons au taxi la moitié maintenant et la seconde au retour (soit 13 et 12 $). Nous fixons le retour à 15 h pour qu'il revienne nous chercher sans rester ici sur place.
Début de la randonnée à la plus grande Laguna : la Laguna Grande (3 720 m) à 9 h 50 par un petit sentier qui finit par grimper droit dans le raide, nous l'attaquons par la gauche pour en faire une boucle dans le sens des aiguilles d'une montre. A 11 h, après tout juste 1 h 15 de marche (au lieu des 3 h annoncées), nous voici au sommet du Fuya-Fuya à 4 263 m d'altitude. Il a a très peu de distance, à peine 5 km pour 550 m de dénivelé, la raideur du sentier est cassante pour les jambes, ici ils ne connaissent pas les zigzag ! Un panorama à 360 ° tout simplement magnifique s'offre à nous. Nous sommes heureux sur ce pic déchiqueté qui est un volcan éteint. La vue plonge sur les lagunes et le cirque face à nous. Nous distinguons, pour une fois grâce à un temps clair, Quito au loin et même le Volcan Cayambe et son glacier à 5 790 m. En contre-bas, Otavalo d'où nous venons mais aussi la Laguna de San Pablo surplombée du Volcan Imbabura (4 609 m) avec son cône parfait. Nous rencontrons un couple de français fort sympathique avec qui nous échangeons nos expériences de voyages sur ces magnifiques pays d'Amérique Latine. Puis nous amorçons cette raide descente via ce coup-ci une sente drè dans la pente qui permet même à Karine de se laisser glisser simplement sur les fesses (voir film du voyage) en faisant tout de même attention à ne pas trop prendre de vitesse. En moins de 40 minutes, nous sommes sur les berges de la Laguna Grande (12 h 30).
Les Lagunas de Mojanda occupent ce que l'on appelle en géologie une caldeira, c'est à dire une dépression circulaire ou elliptique parfois de plusieurs kilomètres qui résulte de l'explosion de la chambre magmatique d'un volcan lors d'une gigantesque éruption (on parle dans ce cas-là d'explosion plinienne ; la lave étant trop visqueuse pour s'écouler, ça pète, comme quand le Vésuve a détruit Pompéi). Dans le cas de Mojanda, ca c'est passé il y a 200 000 ans. Sur place, on compte 3 cratères, le plus grand est le Caricocha, le moyen l'Huarmicocha et le petit et le plus haut le Yanacocha ou lac noir. Sur leur pourtour, les páramos (prairies de haute altitude caractéristique des Andes équatoriennes) sont mises à profit par les communautés du coin pour y élever leurs bovins. Nous poursuivons à travers ce paysage 1 h via la piste pour atteindre une crête surplombant la seconde lagune. Le paysage, malgré les nuages est saisissant. Nous sommes totalement seuls dans ce vaste espace sauvage et naturel. Du pur plaisir pour ressentir la force de la nature. Il est ensuite temps de revenir sur nos pas et de rejoindre le point de rendez-vous fixé avec notre taxi et regagnons comme prévu la civilisation après cette journée hors du temps et totalement seuls (mis à part les deux français rencontrés, fou que ses petits coins de paradis soient encore méconnus ou peu fréquentés, parfait).
De retour à Otavalo, nous cherchons une dernière fois à changer quelques euros pour ces deux derniers jours en Équateur, après quelques demandes, nous trouvons la seule Casa de cambio sur la Plaza de Los Ponchos (rare dans ce pays et non dans une ferreteria) à côté d'une pharmacie : 40 $ pour 42 $.
Écrire commentaire