Pour ce nouveau voyage, nous prenons une nouvelle fois la direction de l'Amérique du Sud et plus précisément de la Cordillère des Andes, la plus longue chaine de montagnes du monde, longue d'environ 7 100 kilomètres et large de 200 à 800 kilomètres. Une traversée de Lima au Pérou, à San Pédro de Atacama au Chili en passant par La Paz en Bolivie pour une durée totale de 27 jours sur place, du 21 septembre au 19 octobre 2014.
Au programme, le plus profond canyon du monde dans la région d'Arequipa (Canyon de Colca), l'incontournable Machu Picchu, le Lac Titicaca (plus haut lac naviguable du monde), retour sur La Paz, nouveau trek dans la région du Yungas en Bolivie (Takesi), descente au Chili à travers toute la Bolivie, Désert d'Atacama, Geysers el Tatio, Volcan Licamcabur et son ascension, Laguna Verde, et retour sur Lima ou prendra fin ce périple.
Après notre premier voyage sur ces terres en Bolivie en 2009, nous ne pouvions ne pas y revenir. Chaque jour depuis 5 ans, des images passent sans cesse dans nos têtes, que ce soit de paysages, d'aventures, de rencontres ou de difficultés et d'insécurité... C'est la beauté d'un voyage en "sac à dos" sans agence !
Partez à la découverte d'une civilisation les plus brillantes et les plus fascinantes de l'humanité : les Incas ! Retrouvez cet inextricable mélange entre la culture des conquistadors espagnols et celle des Incas.
Départ de Vizille à 3 h 30 après avoir réservé à la dernière minute au petit matin les billets pour le Machu Picchu. Finalement ce sera pour le samedi 27 septembre (toutes les journées précédentes étant déjà complètes via le site Internet officiel).
Décollage comme prévu à 8 h 35 de l'aéroport de Lyon pour 1 h 35 de vol jusqu'à Amsterdam Schiphol où nous patienterons 4 h 30 dans cette plateforme intermodale desservant le monde entier.
Suit 12 h 45 de vol avec KLM jusqu'à Lima (Pérou), long trajet agrémenté de quelques repas heureusement. Le décalage horaire se fait déjà bien sentir (une différence de 7 h avec la France).
Nous passons ensuite la nuit dans l'aéroport, elle fut comme attendue.... longue et inconfortable.
Nous marchons dans le hall et respirons l'air ambiant de Lima, qui est plongée comme souvent sous une basse couverture nuageuse (comme durant notre correspondance ici même en 2009).
Site officiel pour la réservation des billets électroniques pour le Machu Picchu (en espagnol ou anglais) : www.machupicchu.gob.pe
Attention, il existe de nombreux site permettant aussi la réservation en ligne des billets, en français par exemple mais ceux-ci prennent une marge tarifaire plus importante et certains sont également peu fiables.
Site en français vous permettant de consulter les disponibilités restantes pour le Machu Picchu et ses environs : www.billetmachupicchu.com
Il y a quelques années, le gouvernement péruvien a pris de nouvelles mesures limitant l’accès aux destinations touristiques, lesquelles sont détaillées ci-dessous:
Disponibilité du Billet Machu Picchu : 2500 personnes par jour.
Disponibilité du Billet Machu Picchu + Huayna Picchu (de 7 am a 8 am) : 200 personnes par jour.
Disponibilité du Billet Machu Picchu + Huayna Picchu (de 10 am a 11 am) : 200 personnes par jour.
Disponibilité du Billet Machu Picchu + Montagne : 400 personnes par jour.
Comme initialement prévu, nous embarquons à bord de notre dernier vol vers 5 h du matin pour 1 h 15 de trajet avec la compagnie locale Lan Péru pour l'aéroport de Cuzco situé au cœur de la ville.
L'atterrissage est impressionnant avec une piste au milieu des montagnes, je relève une certaine similitude avec l'aéroport de Leh en Inde (voyage 2012).
7 h, nous sortons enfin des aéroports pour emprunter un taxi jusqu'à l'Hostal del Puma (20 Soles le trajet). C'est un petit hôtel de 13 chambres avec un bon rapport qualité-prix recommandé par le Guide du Routard. Il est situé dans une ruelle pavée au cœur de l'agréable quartier San Cristobal qui domine le centre, à 5 minutes de la fameuse Plaza de Armas (75 Soles la nuit pour 3 personnes).
Après enfin avoir posé nos bagages et dans l'attente de s'y installer après 10 h 30, nous attaquons directement à nous balader dans la ville malgré notre fatigue qui disparaît durant quelques instants.
La Plaza de Armas est sous nos yeux, les ruelles pavées et les églises s'enchaînent. Le dépaysement est total et direct, le voyage commence !
A l'époque Inca, cette place qui s'appelait alors Huacaypata ou Aucaypata, était le coeur de la capitale. Elle demeure le centre de la ville moderne. Elle s'orne du drapeau rouge et blanc du Pérou et d'un étendard arborant l'arc-en-ciel de Tahuantinsuyo. Des arcades coloniales entourent la place, au Nord-Est une grande volée de marches mène à la cathédrale, flanquée des églises Jesus Maria et El Triunfo, au Sud-Est se dresse l'église de la Compania de Jesus richement travaillé. La place vaut d'être visitée de jour comme de nuit, car l'atmosphère change radicalement lorsqu'elle est illuminée.
Quelques éclaircies et des températures agréables pour cette première journée. Mais il faut se reposer et s'acclimater à l'altitude, et oui nous sommes désormais à 3 500 m. Après un bon desayuno et une mate de Coca, nous gagnons notre chambre pour récupérer des 48 h sans sommeil.
Réveil et petit déjeuner copieux à l’hôtel vers 7 h 30. Nous consacrons la matinée à la visite de Cuzco et ses différents musées accessibles avec le « billet touristique » acheté la veille (adulte : 70 Soles, étudiant : 40 Soles) : Museo de Arte Popular, Museo Historico Regional, Museo de Sito Quoricancha, le grand marché couvert « Mercado San Pedro », Loreto (une allée bordée de murs Incas).
A 11 h, nous prenons un taxi sur la Place des Armes (70 Soles) et partons à la découverte des sites Incas situés au dessus de la ville. Nous commençons par Tambomachay, puis Pukapukara, Q'Enquo et enfin Sacsayhuaman. Des sites tous plus beaux les uns que les autres.
Le point de vue depuis la Croix de Sacsayhuaman sur la vallée de Cuzco est grandiose (voir photos), une vue plongeante qui s'étend jusqu'à de hauts glaciers enneigés au loin.
Retour à l’hôtel, nous sympathisons avec deux routards français passionnés dont un qui va réaliser quasiment le même tour. Des instants de partage toujours autant uniques en voyage...
Repas pour 12 Soles (soupe, plat, dessert) dans un petit restaurant à deux pas de l’hôtel.
Direction Pisac en bus collectivo (soit à peine 3 Soles par personne), ce sont des mini-bus locaux qui font quelques arrêts le long du trajet. Immersion au coeur de la population et de leur mode de vie. De nombreux écoliers l'utilisent également pour se rendre à l'école. Compter environ 1h15 de route loin des foules de touristes. Nous nous faisons donc déposer à l'entrée de Pisac (village colonial de 900 habitants à 2 715 m) d'où la vue est superbe sur le site.
De là, nous prenons un taxi (25 Soles) pour nous rendre en 15 minutes par une route majestueuse jusqu'au fameux site des ruines Incas (entrée comprise dans le billet touristique).
Cette citadelle Inca perchée au sommet de la colline domine le village en contre-bas depuis un plateau triangulaire flanqué de gorges abruptes sur ses trois cotés. La vue plongeante et panoramique sur les cultures en terrasses, les ruines, la vallée et les villages nous laisse sans voix. Site tout simplement spectaculaire.
Nous nous faufilons au milieu de ces ruines que je peux qualifier de « Petit Machu Picchu », puis empruntons des sentiers à-pics suivi d'un tunnel creusé dans la roche (voir photos).
Nous descendons ensuite à pied, et dès qu'il faut marcher nous nous retrouvons bien sûr loin des hardes de touristes, quasiment seuls au monde dans ce milieu qui laisse rêveur. Nous croisons deux français sur ce sentier, pas d'anglais bizarrement...
45 minutes plus tard, nous débarquons sur le Mercado de Artesania, de loin le plus grand de la région.
Retour sur Cuzco en bus collectivo à 14h. Nous descendons ensuite en 15 minutes à pied au terminal de bus pour réserver le trajet sur Puno ce dimanche à 8h30 du matin (40 Soles par personne). Et oui, il y a une fin a tout, il faut penser à la suite du voyage qui est encore bien long, avec peu voire pas de retard autorisé si on veut respecter notre programme très rempli.
Comme d'habitude désormais, petit menu du soir au restaurant à deux pas de l'hostal pour 12 Soles. Nuit toujours assez bruyante dans les rues animées aux nombreux bars de nuits et jeunes qui font la fête (un peu trop parfois avec la drogue qui circule). Good night !
Pour se rendre sur le site de Moray puis des Salinas, le plus simple est d'opter pour un voyage organisé à la journée, du fait de l'accès difficile, lointain et par des pistes.
Nous quittons donc Cuzco en minibus de touristes pour 25 soles par personnes à 9 h. 1 h 30 de route plus tard, après une pause "touriste" de présentation de couture des habits traditionnels, nous arrivons à Moray.
On vient admirer ici l'ingénieux système de terrasses Incas en amphithéâtre, découvert en 1930, et creusé dans trois petits cirques naturels. Différents niveaux de terrasses concentriques sont taillés dans une vaste cuvette où chaque palier semble jouir de son propre micro-climat. On le sent bien, plus on descend, puis il fait chaud et plus on est à l'abri du vent. Les Incas les auraient utilisés comme laboratoire afin de déterminer les conditions optimales pour chaque type de culture.
Ce site est également compris dans le "billet touristique".
Nous nous rendons ensuite à "Las Salinas" en 30 minutes de piste. Nous débouchons sur le site par l'amont, la vue plongeante sur le site est impressionnante et même surprenante. Ce lieu est d'ailleurs l'un des plus spectaculaires de la région de Cuzco. Des milliers de puits salants servent ici depuis l'époque Inca à l'extraction du sel. Ces salines sont implantées dans un cadre magnifique face aux glaciers de la Cordillère des Andes. Ces quelques 4 000 bassins de sel cristallisé d'une blancheur étincelante ont été taillés sur le flanc d'une quebrada où s'écoule un "rio" salé. Les plus anciens datent d'avant même l'époque Inca. Ce site étant privé, l'entrée s'élève à 7 soles par personne.
Retour sur Cuzco en 1 h 30, repas bien mérité vers 15 h 30 puis repos avant deux jours intenses pour le fameux Machu Picchu et Ollantaytambo. Une certaine fatigue se fait sentir en cette fin de journée, sûrement à cause des pistes carrossables qui secouent et remuent beaucoup de poussière. Le soleil est également violent à cette altitude.
Nous quittons Cuzco à 8 h en collective pour 10 soles par personne, et en à peine 1 h 30 nous arrivons sur la Plaza de Armas d'Ollantaytambo. Nous nous
attendions initialement à 2 h 30 voir 3 h de route avec un changement à Urubamba, mais ce fut un trajet direct, cool ! Parfois le Pérou nous réserve des surprises plus courtes,
rare...
A notre arrivée, nous visitons les fameuses ruines d'Ollantaytambo qui comprennent d'immenses terrasses escarpées. Ce lieu est l'un des rares endroits où les conquistadors
perdirent une bataille majeure.
Un temple cérémoniel se trouve au sommet des terrasses, la visite se poursuit par un sentier à-pic à flanc de montagne.
Nous sommes ici à 2 800 m d'altitude, 700 habitants vivent ici dans ce village aux rues pavées. C'est un bel exemple d'urbanisme Inca.
Nous avons choisi de passer par Ollantaytambo pour profiter de tarifs plus abordables pour le train de demain nous menant à Aguas Calientes. Une alternative conseillée par rapport à un départ de la gare de Poroy (proche de Cuzco).
Nous dormirons ce soir au Lodge Chaska Wasi très apprécié des routards pour 75 soles pour 3 personnes (avec petit déjeuner, mais que nous ne profiterons pas du fait de notre départ matinal en train vers 4 h).
Courte nuit avant la grande journée du Machu Picchu... L'excitation est au rendez-vous !
Réveil matinal à 3 h 30 pour une grande journée nous menant vers le lieu incontournable d'Amérique Latine : le Machu Picchu qui culmine à 2 788 m.
Nous nous rendons à la station de train d'Ollantaytambo vers 4 h 30 (15 minutes de marche depuis l'hotel dans une nuit magnifiquement étoilée, le secteur ne craint pas trop, de nombreux policiers sont présents comme dans tout le Pérou).
Nous voyageons à bord d'une voiture de la compagnie "Expedition" (places réservées à l'aéroport de Lima : 306€ (102€/personne). C'est tout simplement le train le plus cher du monde au kilomètre, mais à seulement 10 soles pour les locaux. Après une petite boisson chaude pour nous réveiller et sortir de la nuit, nous atteignons 1 h 30 plus tard la fameuse station d'Aguas Qualientes. Nous débarquons rapidement et enchainons par les bus électriques pour nous rendre en 30 minutes de montée et via une piste impressionnante sur le fameux lieu tant attendu ! Le suspense touche à sa fin !!!
Nous entrons sur le site, mais surprise, le brouillard vient d'investir les lieux... Une ambiance particulière règne ainsi au milieu des ruines !
Heureusement, quelques minutes plus tard, les éclaircies reviennent et laissent paraitre enfin toute la magie des lieux. Plus de mots pour définir ce qu'on a sous les yeux. La beauté du paysage, l'intelligence des Incas, les hauts sommets et parois abruptes qui nous entourent, bref c'est grandiose !
Dotée d'une situation mythique et spectaculaire, la "cité perdue" constitue le site archéologique le plus célèbre du continent, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Voir histoire du lieu.
Nous attaquons la visite par le secteur industriel et résidentiel (loin des groupes de visiteurs qui attaquent directement par le haut), puis le temple principal. Nous traversons la Place sacrée avant de grimper enfin vers la fameuse vue générale depuis la Hutte du Gardien du Rocher Funéraire (voir plan). Cette vue dépasse toutes sensations, nous sommes sans voix face à ce spectacle grandiose. Nous rejoignons ensuite, grâce à un sentier vertigineux (où il faut d'ailleurs s'inscrire pour vérifier à notre retour si nous revenons en vie), le Pont à bascule Inca. Cette marche de 20 minutes permet de découvrir la végétation intense et différente vue du Machu Picchu. On admire désormais ce pont à 5 mètres de distance car un visiteur à trouvé la mort il y a quelques temps.
Ensuite nous prenons la direction d'Intipunku en 45 minutes de montée où s'achève le Chemin de l'Inca, la Porte du Soleil. Le panorama qui s'élève sur le site devient encore plus grandiose, sur cette montagne perchée au milieu de nulle-part. Nous redescendons, les éclaircies laissent place à une forte pluie soutenue qui ne nous lâchera pas d'aussitôt...
13 h, nous faisons 45 minutes de queue sous cette pluie intense, trempés, avant de pouvoir redescendre en bus dans la vallée. Froid et fatigue, mais des images plein la tête.
Petite pizza pour se réchauffer à 30 soles (la vie est ici plus chère, dans cette "usine à touristes du Pérou". Nota : une taxe est ici appliquée dans les restaurants (5-10 soles) à faire supprimer lorsque l'on vous apporte la note; impossibilité de manger sur le site pour des soucis de propreté, une bonne chose. Nous patientons dans le grand marché couvert lorsque le soleil finit par ressortir d'un seul coup. Nous séchons très vite grâce à la chaleur.
16 h 30, retour à bord de l'Inca Rail, toujours dans un wagon "Expédition" jusqu'à la gare terminus de Poroy ce coup-ci (à 20 minutes de route du centre de Cuzco). Retour à l'hotel en taxi pour 35 soles. Il est l'heure de dormir... Le voyage se poursuit dès demain !
Nous quittons Cuzco et son terminal terrestre (taxe 1,20 soles) vers 8 h 30 avec la compagnie de bus Continente (40 soles par personne) pour la direction de Puno. 7 h de trajet à travers des paysages montagnards puis de cultures. Le bus fut très confortable avec une petite boisson offerte et une pause sur une "aire de repos".
Nous débouchons d'un seul coup sur Puno par l'amont, une vue plongeante sur cette ville désordonnée s'offre à nous. 120 000 habitants la compose à 3 830 m d'altitude au bord du Lac Titicaca. C'est un carrefour d'échanges (et de contrebande) entre le Pérou et la Bolivie, elle est résolument tournée vers le commerce et l'avenir.
Nous choisissons l'hôtel Joya del Titicaca (110 Soles la nuit pour 3 personnes avec petit déjeuner, recommandé par le Guide du routard).
Les restaurants sont ici généralement moins chers qu'à Cuzco.
Petit déjeuner servit en buffet à 6 h 30.
Direction le port de Puno en moto-taxi (tuk-tuk en Asie) pour 3 soles. Nous achetons facilement les billets de bateau sans nous faire solliciter par les
rabatteurs (10 soles par personne aller-retour) puis les tickets pour notre destination : les Îles Uros (5 soles par personne). Départ imminent pour 30 minutes de navigation sur
la baie de Puno.
La surface du lac, placide et immense, reflète comme un miroir le bleu intense du ciel de l'Altiplano. Les plages de sable des rives contrastent avec les pampas d'altitude, les collines plantées de pins, de cyprès et d'eucalyptus. Des paysans bêchent le sol, des femmes aux chapeaux ornés de pompons colorés portent sur leur dos de lourdes charges. Le Lac Titicaca est inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco, c'est le plus haut lac navigable du monde. Il mesure 200 km de long pour 8 400 km2 entre le Pérou (55 %) et la Bolivie (45 %), soit 15 fois le Lac Léman. Sa profondeur maximale est de 275 m vers la Isia Suasi. En langue Aymara, Titikaka signifie "rocher du Puma" en référence à un rocher de l'Île du Soleil (voir les deux jours passée sur cet île bolivienne lors de notre voyage en 2009). Histoires extraordinaires et légendes ancestrales hantent les rives du lac.
Au milieu des roseaux, nous atteignons ces fameuses îles flottantes, les îles Uros, en référence au peuple qui y vivait jusqu'à la moitié du XXe siècle. Aujourd'hui, environ 2 500 personnes y vivent répartis sur 63 îles (en 2014). Elles sont constituées d'une couche compacte de roseaux de 3 mètres d'épaisseur, et sont accrochées au sol pour ne pas dériver. Chaque île a une durée de vie d'environ 50 à 60 ans.
Nous débarquons sur l'une d'elle au hasard, étrange impression lorsque l'on pose nos pieds dessus. Une présentation par le chef de l'île nous attend, explications sur l'histoire des lieux : un chef par île de 3-4 maisons, et un chef de toutes les îles.
Nous partons ensuite à bord d'un bateau traditionnel en roseaux (5 soles par personne), pour nous laisser bercer à travers ces îles flottantes uniques et totalement différentes de celles vues au Cambodge (voir notre voyage).
2 h plus tard, retour au port de Puno (3 h de visite au total). Nous marchons 5 bonnes minutes jusqu'à la gare routière (terminal terrestre international) pour réserver le bus du lendemain à destination de La Paz, capitale Bolivienne. Un retour sur les traces de notre voyage en 2008, nous sommes impatients de voir comment cette ville a évolué, et découvrir les nouvelles télécabines tout juste inaugurées : le plus grand transport par câble urbain au monde : "Mi Téléferico" (3 lignes et 10 gares actuellement, à l'avenir plus de 6 lignes devraient voir le jour). La compagnie de bus choisie est "Titicaca Bolivia" pour 25 soles par personne, en bus semi-cama.
Repas en cette fin de journée, puis Internet et infos sur les hôtels du Chili et le trek de Takesi en Bolivie.
7 h 30 Départ en bus avec la compagnie Titicaca Bolivia (25 soles par personne). Nous attaquons en longeant le Lac Titicaca jusqu'à la frontière Bolivienne à Desaguadero que nous atteignons vers 10 h30. Toujours impressionnantes ces frontières terrestres de "pays pauvres". Compter 1 h 30 pour passer cette frontière. Un fameux pont à traverser marque la limite des deux pays.
La route se poursuit durant 1 h 30 en passant par Tiwanaku (voir notre voyage en Bolivie de 2009) jusqu'à atteindre la circulation très dense de La Paz et son quartier El Alto (4 100 m d'altitude). Nous passons sous la nouvelle télécabine "Mi Teleferico" de Evos Morales (président Bolivien) avant de gagner le coeur de la ville et le terminal de bus. Que de souvenirs ici, où nous nous étions d'ailleurs fait voler un sac...
Nous marchons environ 10 minutes pour rejoindre l'hotel Asigal (200 bolivianos la nuit pour 2 personnes). Nous profitons de cette fin de journée pour faire un petit tour du quartier, nous nous rappelons quasiment de tout (commerces, rues, visages, restaurants, hôtels...), 5 ans déjà...! Les prix ont légèrement augmentés, la température est bien plus agréable, le temps est plus doux et plus nuageux avec même quelques pluies, par rapport à juillet-août la saison sèche.
Première étape de la journée : réserver le trek de Takesi sur deux jours avec une nouvelle fois l'agence Inca Land Tour (comme lors de notre voyage en 2009 pour l'ascension du
Huayna Potosi (6 088 m), le trek Inca del Churo et Rurenabaque). Nous avons d'ailleurs été reconnu, comme quoi...! 80 € par personne tout compris (guide, taxi, nourriture...).
Deuxième étape de la journée : direction le Terminal de bus à pied pour réserver le bus pour Arica (Chili) pour ce dimanche 5 octobre à
5 h 45 du matin avec la compagnie Chilebuses (200 bolivianos par personne avec repas à bord).
Nous nous dirigeons ensuite vers l'une des fameuses nouvelle télécabine, la Linea Roja (ligne rouge) qui relie avec une gare intermédiaire le quartier d'El Alto (4 100 m) pour seulement 3 bolivianos aller-retour. Cette ligne de Doppelmayr a été inaugurée en mai dernier, la ligne jaune il y a 15 jours et la ligne verte prochainement. Ceci constitue désormais le plus grand réseau de transport urbain par câble au monde, un bel exploit et un bel exemple à reproduire (voir notre reportage sur www.remontes-mecaniques.net). Nous découvrons ainsi la ville et ses quartiers depuis une vue surprenante et différente. Retour dans le quartier historique pour y manger.
Les abords de la Calle (rue) Sagarnaga et Murillo conservent un peu de leur ambiance des temps passés grâce à leurs gros pavés glissants dans la forte pente. Toutefois, aujourd'hui, la Calle Murillo est un bouchon continu de véhicules en journées, il est conseillé de s'y balader le soir venu. Après la pause repas, nous passons devant la place de l'église San Francisco où nous assistons d'ailleurs à une fanfare et à la venue du maire de La Paz. Nous sommes en pleine campagne électorale ! L'église est quant à elle le plus beau édifice colonial de la ville, construite entre 1744 et 1784 à l'emplacement même où les espagnols fondèrent La Paz. Nous ne ratons pas non plus le musée de la Coca (entrée 15 bol), certes fait de bric à brac, mais il retrace parfaitement l'histoire de la Coca, puis de la cocaïne en passant par la fameuse boisson Coca Cola. Un livret traduit en français permet de tout comprendre. Rappelons une date importante : la guerre de la Coca déclenchée en 1950 par l'ONU. Quand au Coca Cola, il fut créé en 1885 par un pharmacien américain qui s'inspira de la recette du vin Mariani en y ajoutant de la noix de Kola du Ghana puis en y supprimant l'alcool pour cause d'interdiction. Aujourd'hui, bien sûr, le Coca Cola ne contient plus de cocaïne (voir histoire dans le Guide du Routard).
Et enfin, nous nous rendons sur la Plaza Murillo où se dresse le Palais Présidentiel, place envahie par des centaines de pigeons (comme à Venise). On y trouve également le Tombeau du Maréchal Santa Cruz et le Lampadaire où fut pendu le président Villaroel en 1946. Élection du président actuel Evos Morales en 2005.
Départ de La Paz en taxi vers 7 h 30 à travers les "beaux quartiers" situés au bas du canyon. Nous serons en compagnie d'une jeune Hollandaise de 16 ans et de deux Guias (Victor). Au bout de 2 h 30 de route via une piste carrossable typique de la Bolivie au coeur de la Cordillère Royale, nous atteignons le point de départ de ce trek de Takesi que nous réaliserons en deux jours (et non trois).
Juste après Chokekota, nous répartissons les vivres et c'est parti pour la randonnée ! Environ 500 m de dénivelé positif en passant au dessus des ruines de San Francisco, nous voilà à un col à plus de 4 800 m d'altitude. On est déjà plus haut que notre Mont Blanc. La neige fait ici son apparition et le manque d'oxygène se fait sentir. Toutefois, la forme est au rendez-vous grâce à notre bonne acclimatation. Après une courte pause glaciale sous la neige, nous amorçons la descente sur le village de Takesi (3 800 m), en passant sur les rives du Lac Loro Khéri et Jiskha Wara Warani. C'est l'heure de la pause repas, bien méritée, et seuls au monde dans cette Cordillère des Andes. Cette longue descente se poursuit, le soleil redevient bien généreux, ce qui est rare dans cette région. Des paysages de toute beauté se dévoilent en s'enfonçant dans le Yungas. Plus nous descendons, plus la terre aride laisse place à une végétation dense puis tropicale, avec une certaine humidité qui se fait sentir, aux portes de l'Amazonie. Nous sommes toujours seuls au monde en cette période non touristique, mis à part les quelques rares habitants qui vivent dans cette vallée loin de tout. Le dépaysement est total, le calme fait toujours un grand bien quand on sort de La Paz.
Après 2 100 m de dénivelé négatif avalé et plus de 7 h 30 de marche, nous atteignons le bivouac Chojla où nous allons passer la nuit (2 600 m). Repos bien mérité au coeur de cette nature sauvage et de ces immenses montagnes de la Cordillère Blanche. Tea Time en appréciant le coucher du soleil et la nuit s'installer. Soirée conviviale avec nos deux guides et Francine sous un ciel étoilé. Nuit fraîche et bien humide sous la tente.
Le petit déjeuner est donné à 6 h 30 après une nuit sous tente pas si mauvaise que ça. Le beau temps est toujours au rendez-vous, même sur les hauts glaciers enneigés.
Nous reprenons la marche vers 7 h 30 pour environ 700 m de dénivelé négatif à avaler, et 200 m de montée à travers forêt denses et humides, petits villages, gros torrents et paysages typiques de cette région du Yungas. Quelques averses de pluies apparaissent ensuite, mais de courtes durée heureusement.
Le trek prend fin 3 h plus tard, au village minier de Yanacachi (voir carte ci-dessous) à 1 900 m d'altitude. Ici on exploite la mine dans des conditions de travail préhistoriques, très difficiles... Des visages qui laissent sans voix une fois de plus...
Place ensuite au taxi pour retourner sur La Paz via une route carrossable vertigineuse (parallèle à la route de la Mort, sur l'autre versant (voir voyage de 2009)). C'est bien la Bolivie ! Nombreux chantiers le long de la "route", qui avancent lentement. Puis nous retrouvons la grande route bitumée que nous connaissons bien (prise 4 fois en 2009 pour nous rendre à Rurenabaque et au Trek Inca Del Choro).
La Paz pointe de nouveau son nez, retour au coeur de cette ville à la circulation folle et dense, l'air est de nouveau pollué dans les rues.
Il y a une fin à toutes les belles choses, c'est l'heure des adieux et des échanges de contacts pour rester en communication.
Retour au même hôtel Alsigal dans la Calle Murillo, puis repos bien mérité.
Journée de repos à flâner dans les rues de la capitale bolivienne. Nous nous imprégnons de la vie locale.
Nous descendons via l'avenue principale du Marechal Santa Cruz puis 16 de Julio jusqu'à la grande Plazza del Estudiante, au pied des grandes tours et du quartier huppé de Sopocachi. Nous arpentons également les ruelles plus touristiques pour faire le plein de souvenirs et nous nous posons sur la Place San Francisco toujours autant animée par des concerts, clowns et autres artistes. Celle-ci est blindée en ce week-end, et il s'y tient en plus un grand meeting pour les prochaines élections présidentielles.
Hélas on termine par une petite note négative en assistant à une violente bagarre dans la rue... Rien de bien grave heureusement.
Réveil à 4 h 30, trajet en taxi vers le terminal de bus à 5 h (100 bol). Départ de la gare routière vers 5 h 45 avec la compagnie Nordica (Chile Buses). Adieu La Paz !
Ce trajet est à privilégier de jour pour ces paysages grandioses et variées, de l'Altiplano à l'océan.
Nous traversons le superbe Parc du Sajama avec ses magnifiques volcans enneigés à plus de 6 000 m d'altitude. Les glaciers perchés au dessus des terres arides marquent un contraste saisissant !
Peu avant la frontière Chilienne, une longue file de poids lourds sur des kilomètres patiente jusqu'au contrôle des douanes (nombreuses heures d'attente, la frontière ouvre à 8h). Heureusement, les bus passent devant. Le poste frontière est situé au pied d'un volcan et de son lac, un cadre incroyable à Chungara. Le contrôle est bien plus poussé qu'à la frontière entre le Pérou et la Bolivie.
Nous poursuivons à travers un désert aride de toute beauté, puis il est temps de descendre de l'Altiplano à 4 500 m d'altitude vers le niveau de la mer, préparez vos oreilles avec tout juste 4 500 m de dénivelé négatif ! Gros changement lorsqu'on atteint l'Océan Pacifique. Dès notre arrivée à la gare routière, nous réservons immédiatement le trajet vers Calama (le bus direct pour San Pedro de Atacama étant complet). Le prix pour ce trajet de nuit de 9 h en bus semi-cama avec la compagnie Tur-Bus est de 21.900$.
La "ville de l'éternel printemps", comme aime à se définir Arica, s'enroule autour de son Morro, insolite colline de tuf culminant à 110 mètres de hauteur, et qui commande un panorama splendide sur le front de mer bordé de palmiers, l'enfilade des plages et le port de commerce qui fit la prospérité locale : à l'arrivée des Espagnols, au début du XVIe siècle, la ville devient le port d'où partait l'argent extrait du Cerro Rico, la fameuse mine de Potosi aujourd'hui en Bolivie (voir notre voyage en 2009). Arica est aussi connu comme l'endroit le plus aride au monde.
Retour à bord d'un bus à travers la pré-cordillère, sujette à la Camanchaca, fameux brouillard côtier. Ce nuage tenace, crée par le choc thermique entre les eaux froides du Pacifique et l'atmosphère désertique, se dissipe en journée, puis revient s'installer la nuit. Nouvelle nuit en bus plutôt correcte via la Panaméricaine qui déroule son ruban d'asphalte entre océan et désert, avec un contrôle douanier vers 3 h du matin, Calama est atteint à 6 h 45 du matin. Cette dernière est le centre administratif et commercial de l'Atacama. Nous enchaînons directement avec un départ à 7 h pour 1 h 45 de trajet avec la même compagnie Tur-Buses. Nous atteignons le tant attendu San Pedro de Atacama à 9 h, nous sommes désormais au coeur du désert.
Les paysages peu habituels sont magiques et lunaires, avec une vue lointaine et un ciel bleu azur ! Nous voilà donc au milieu du désert 25 h de bus plus tard, de l'Altiplano Bolivien, à La Paz à plus de 4 100 m d'altitude. CHOC !
San Pedro de Atacama, village de 4 970 habitants situé au coeur d'un oasis, au milieu de ce désert d'Atacama immense à 2 431 m d'altitude. C'est l'une des plus belle région du Chili, à quelques pas du fameux Salar d'Atacama. Nous établirons ici notre camp durant une semaine. Il y a là de nombreux "restes" du Paris Dakar.
Ne pouvant prendre notre chambre qu'à partir de midi, nous consacrons la matinée à repérer les agences et les sorties des prochaines journées.
Le village, fabriqué en terre cuite est très charmant. Nous sommes heureusement hors période touristique, le calme règne et la beauté des lieux est accentuée.
Aux alentours, nous pouvons voir des paysages lunaires, des geysers, des dunes et en toile de fond de hauts volcans aux sommets enneigés. Les températures sont plus que très agréables, voir même très chaudes et insoutenables au soleil.
Notre camp de base est l'Hostal Snonchek (30.000$ pour 3 personnes) avec salles de bain communes et très propres, toits de chaume, murs en adobe , petite courette, et le tout chauffé par l'énergie solaire, ce qui en fait un endroit très convivial.
Attention : Les prix sont ici plus élevés que dans le reste du pays, c'est une zone très touristique en particulier en juillet-août (à éviter) !
Départ à 8 h 30 de l'hôtel avec Turistour, direction le Salar d'Atacama et les lagunes de l'Altiplano (44.000 pesos par personne avec repas de midi).
Nous empruntons la grande route parallèle au Salar d'Atacama constituée de grandes lignes droites typiques que d'Amérique.
Nous passons au pied de notre objectif dans deux jours : le Volcan Licancabur (5 916 m) et au pied du grand poste d'observation astronomique ESO où a été tourné un James Bond (scènes finales).
Les conditions climatiques du désert d'Atacama en font un site d'observation stellaire idéal grâce à des nuits sans nuages et des vents prévisibles réguliers soufflant du Pacifique, dont les turbulences minimes permettent d'obtenir des images de hautes qualités (Interféromètre millimétrique ALMA).
Puis nous atteignons, au détour d'une colline, un spectacle d'une puissance inouïe : la Laguna Miscanti et la Laguna Miniques qui dégagent une couleur bleue unique à plus de 4 200 m d'altitude (entrée : 2 500$). Ces deux superbes lacs d'eau douce sont dominés par de hauts volcans enneigés dont le Cerro Miscanti (5 622 m). Proche des lacs, de jolies Vigognes se laissent prendre en photos dans un décor lunaire. La Laguna Minique forme le principal site de reproduction de la Foulque Cornue. Les photos parlent d'elles mêmes.
Après une bonne heure de contemplation et de marche, il est hélas temps de quitter ce petit paradis pour descendre manger à Socaire à travers des paysages volcaniques.
15 h, direction une nouvelle merveille de la nature, la Laguna Chasca et sa réserve de Flamencos (Flamants Roses) qui se laissent bien approchés. Nous sommes ici au coeur du Salar d'Atacama, la vue s'étend ainsi que des kilomètres à perte de vue. Les volcans et sommets enneigés qui l'entoure rendent le spectacle encore plus sur-réaliste (entrée 5 000$). C'est un site de nidification avec trois espèces présentes : les Flamants de Janes, les Flamants du Chili et les Flamants des Andes, mais également des Pluviers, Grèbes et Canards.
Retour après cette journée bien remplie à San Pedro vers 18 h 30. Réservation du bus de nuit toujours avec Tur Bus pour le samedi à 20 h 10 en bus cama, puis préparation des sacs pour l'expédition des deux prochains jours en Bolivie.
Nous sommes retournés dans ces lieux, 9 ans plus tard, lors d'un nouveau voyage entre Argentine et Chili. L'ambiance n'y a pas tellement changée. Retrouvez en cliquant-ici le récit de ce voyage en 2023.
Nous quittons l'hôtel vers 8 h en minibus pour rejoindre en 1 h de route et plus de 1 000 mètres de dénivelé la frontière Bolivienne.
Nous voilà de retour en Bolivie, de nouveau les formalités au poste frontière. De là, en 15 minutes nous arrivons au refuge où nous allons passer la nuit à 4 400 m d'altitude. Le vent s'invite une nouvelle fois, nous sommes bien de retour sur l'Altiplano.
Le refuge se situe face à la grande Laguna Blanca (4 300 m) et ses nombreux flamants roses. Nous repartons ainsi sur les traces de notre voyage de 2009 rejoindre la superbe Laguna Verde
(4 300 m) face à notre objectif, le Volcan Licancabur. De nombreux souvenirs reviennent. La Laguna Verde a une superficie de 17 km2, sa couleur s'explique par son taux en arsenic, et celle-ci varie en fonction de la profondeur et de l'ensoleillement. Elle est alimentée par les eaux de la Laguna Blanca située juste à côté.
Au sommet du Licancabur, on pourra observer dans le cratère demain, une petite lagune similaire.
Le cadre lunaire où s'entraîne ici la NASA est toujours autant sur-réaliste. Nous faisons ensuite le tour de la Laguna Blanca avec de nombreuses pauses photos, normal vu le dépaysement ! Nous retournons au refuge pour manger, se reposer et s'acclimater.
La plus grande difficulté étant l'altitude et non la technique du sommet.
Réveil au beau milieu de la nuit à 3 h 15 suivi du petit déjeuner. On grimpe à bord du 4x4 pour 30 minutes de pistes au dessus de la Laguna Verde et ainsi atteindre le point de départ de cette course. C'est parti pour un peu moins de 5 h d'ascension jusqu'à ce sommet mythique à la frontière entre la Bolivie et le Chili. Le manque d'oxygène se fait largement sentir, surtout pour mon père. Les 500 derniers mètres deviennent longs, mais la forme reste au rendez-vous. Deux Russes abandonnent sous le sommet.
Vers 9 h 30 je pose enfin mes pieds au sommet du Volcan Licancabur (5 920 m),
la magie des lieux est enfin à nous, seuls au monde au milieu des étendues de l'Altiplano. Peu de mots, des regards, des sourires.
Nous sommes face à cette laguna au milieu du cratère à moitié gelée (eau constante à 8°C, chauffée par le volcan en profondeur). Un panorama sublime à 360° s'offre ainsi à nous, l'horizon est à perte de vue.
Les Laguna Verda et Blanca sont à nos pieds. Nous nous embrassons pour fêter cet instant magique. Une bonne heure et demie de contemplation au sommet, c'est bien trop court, on ne s'aperçoit pas des minutes qui passent ici tellement nos yeux divaguent au loin. La respiration revient peu à peu, les rêves sont là. Deux autres français doublés dans la montée nous rejoignent pour partager ces instants. Nous sommes ainsi 4 + 3 guides à avoir atteint le sommet en ce jour.
La température reste toutefois agréable au soleil malgré le vent. Nous inscrivons nos noms sur le registre protégé par une bouteille au sommet. Puis il est hélas l'heure de perdre de l'altitude et d'attaquer la descente dans un pierrier immense "dré dans l'pentu" , face à l'immensité du Salar d'Atacama puis versant Bolivien. Il nous faudra 2 h 30 de descente pour retourner au 4x4.
Nous repassons au refuge manger un bout, puis repartons vers la frontière. Descente vers San Pedro de Atacama en fin d'après-midi,
la chaleur et la fatigue nous rejoint.
Grasse matinée pour se remettre des émotions de la veille. Nous en profitons pour nous reposer et préparer la suite du voyage : réservation de l'hôtel sur Arequipa, et trajets en bus vers le Pérou, organisation du trek dans le Canyon del Colca. La connexion Internet coûte ici 400$ les 30 minutes.
En venant à San Pedro de Atacama, il est impossible de manquer la Vallée de la Lune, et celle-ci porte bien son nom. Nous partons encore avec Turist Tour pour 10.000$ par personne avec en plus 2.000$ de droits d'entrée sur le site (1.500$ pour les étudiants). Pour ce lieu unique au monde, nous quittons notre hôtel vers 15 h 30, nous allons y observer le coucher de soleil qui y est super ! Cette vallée doit son nom à ses reliefs érodés depuis des siècles par l'eau et le vent. On y voit des magnifiques dunes de sable. Des paysages qui s'enchaînent depuis le début du voyage, tous très différents voir même opposés les uns des autres.
Nous poursuivons par la Vallée de la Mort avec ses couleurs orangés éclairées par le soleil couchant. Et nous terminons par un point de vue impressionnant sur toutes les montagnes, le désert d'Atacama et son Salar, et les nombreux volcans de 6 000 m. Le spectacle se clôture par un coucher du soleil parfait. Retour sur San Pedro pour notre dernière nuit ici... Déjà nostalgique !
Nous nous levons une fois de plus très tôt à 3 h 45 pour nous diriger vers les Geysers El Tatio. Il nous faut 1 h 30 de route pour y arriver au lever du jour et ainsi assister à des contrastes de couleurs très intéressants.
Les fumées et projections d'eau varient régulièrement en fonction de l'activité magmatique. La meilleure période pour assister aux plus belles projections est donc au lever du soleil, là où les couleurs sont les plus belles et lorsque les températures sont les plus fraiches (5°C).
La différence de température permet de mieux admirer la formation des cheminées de vapeur (plus de 80 geysers bouillent et gargouillent).
Le Volcan El Tatio (4 300 m) est le plus haut champ de geysers au monde avec d'étonnantes formations minérales sculptées par l'évaporation,
A 95 km au Nord d'Atacama. 5.000$ de droits d'entrée.
Nous prenons notre petit déjeuner face à ce "brouillard Chamroussien", heureusement le soleil nous réchauffe vite. On y trouve également un petit lac d'eau chaude où la baignade y est agréable (eau à 33°C constante).
Retour sur San Pedro de Atacama en faisant halte dans le petit hameau de Mâchura à 4 050 mètres d'altitude à l'église coloniale typique en terre cuite, dans un décors d'Altiplano avec de nombreuses vigognes qui y trainent.
12 h, nous prenons notre repas dans le centre, la chaleur grimpe comme tous les après-midi. Il ne pleut ici que 20 minutes par an, c'est le désert le plus sec au monde. Mais les hivers y sont très froids, en particulier au mois de juillet où il peut même tomber quelques flocons.
Repos et attente durant le reste de l'après-midi jusqu'à notre bus nocturne vers Arica à 20 h 10 depuis terminal de bus.
Départ en bus de nuit pour Arica avec Tur Bus à 20 h 10 (plus on réserve tôt, moins c'est cher). Nous arrivons à Arica sur la Cote Pacifique vers 6 h du matin. On enchaîne par un taxi pour Tacna (Pérou) en passant par le poste frontière et quittant ainsi définitivement le Chili (1 h 30 de trajet, 5 000$/personne en étant 4).
A Tacna, au Pérou désormais, le trajet continu de s'enchaîner avec la compagnie Flores en semi-cama pour Arequipa (6 h 30 de trajet avec de nombreux arrêts, long). Ainsi, après 17 h de bus, nous atteignons enfin la destination. Il y a là 2 h de décalage horaire avec le Chili.
Nous nous dirigeons via un taxi depuis le terminal de bus vers l'hôtel Inka Roots que nous avons réservé auparavant (8 000 Soles par nuit).
Il est proche de la Plaza de Armas et du centre historique.
Nous mangeons pour reprendre des forces après ce voyage éprouvant, nous changeons de l'argent puis préparons le Canyon del Colca, la prochaine étape de ce long périple en Amérique Latine.
Après une vraie nuit reposante, nous nous levons tranquillement vers 7 h et prenons notre petit déjeuner sur la terrasse panoramique de l'hôtel, face à l'Alliance française et au Volcan Misti (5 822 m).
Nous consacrons la matinée à la visite du fameux Monastère Santa Catalina (entrée 35 soles/personne). C'est en 1570, à peine 40 ans après l'arrivée des premiers espagnols à Arequipa, qu'est fondé ce monastère. Dès le début, des femmes d'origines sociales diverses entrent au couvent pour devenir des religieuses de clôture qui abandonnent à jamais leurs familles. Construit en tuf de lave,
c'est le monument qui exprime au mieux l'architecture coloniale d'Arequipa, la ville blanche. Les mouvements sismiques qui affectent en permanence la zone sont à l'origine de modifications dans la structure même de l'édifice aux allures si caractéristiques de citadelle. Les religieuses ont construites leurs cellules pour mener une vie de clôture isolée de la ville toute proche, par un imposant mur d'enceinte. Derrière ces hautes murailles épaisses, se trouvent des formes architecturales qui constituent un très bel échantillon du métissage d'éléments espagnols et indiens. Cet espace, qui se trouve au centre de la ville historiques a été restauré à plusieurs reprises suite à des tremblements de terre en 1958 et 1960. Le dernier en date dans la région est en 2001. C'est ici qu'a vécu Soeur Ana de Los Angeles Monteagudo, qui fut prieure du monastère où elle mourut en 1686. Elle fut béatifiée par le Pape Jean-Paul II en 1985. Object d'une dévotion populaire, on lui attribue d'innombrables miracles et prédictions. Au coeur du monastère, on peut toujours voir sa cellule et les ustensiles qu'elle utilisait au quotidien. Cette ville dans la ville de 20 000m2 est composée de trois cloîtres principaux, et de quelques ruelles. L'Arche Silencios débouche sur le Cloître des novices, après celui-ci, les futures religieuses ne devaient plus prononcer un mot et consacrer leur vie au travail et à la prière. Après 4 ans de noviciat, les familles devaient payer une dot annuelle de 100 pièces d'or, elles pouvaient prononcer leurs voeux ou choisir de quitter le couvent, au risque de déshonorer leurs familles. Après ceci, elles passaient dans le Cloître des orangers qui symbolise le renouveau et la vie éternelle. La visite se poursuit par un insolite quartier d'habitations aux maison basses acre-rouge, couvertes de tuiles patinées. Ici, de véritables rues se dessinent, portant des noms de villes espagnoles (Séville, Grenade...), suit un immense lavoir en plein air et de grandes cuisines communes assombries par des siècles de fumées. On enchaîne par la Place Zocodober et sa superbe fontaine où se trouve "bains-douches". On termine par le réfectoire, ouvrant sur le Cloître Majeur, très fleuri et orné de fresques contant la vie du Christ et de la Vierge. Là, se dresse l'église composée de tous petits confessionnaux.
Réveil très matinal pour cette nouvelle aventure trekking de deux jours au coeur du second plus profond canyon du monde : immersion au Canyon del Colca.
Nous quittons l'hôtel à 3 h 30 pour 5 h de trajet jusqu'à l'entrée du canyon à Chivay où nous prenons le petit déjeuner. La route se poursuit en balcon jusqu'à atteindre le fameux point de vue des condors (Cruz del Condor), nous avons la chance d'en apercevoir, ces magnifiques bêtes immenses qui flânent dans les airs et profitent des courants ascendants. Suit encore une quinzaine de minutes de minibus pour atteindre le point de départ de ce trek.
Le sentier balcon attaque directement au coeur de ce canyon immense, une descente d'une heure et demie jusqu'au torrent.
Nous traversons celui-ci par un grand pont népalais, puis nous passons à travers des cultures en terrasses . Au fond de cette gorge , le milieu est plus verdoyant et moins aride, la chaleur se fait également bien sentir. Ce sont en particulier les patates qui sont cultivés ici.
13 h, il est temps de reprendre des forces et de faire une pause à l'abri du soleil. 14 h, la marche reprend en alternant montées et descentes dans un paysage une fois de plus bien différents des autres rencontrés jusque là. 1 300 mètres de descente plus tard et avec 500 m de dénivelé positif, nous atteignons le fameux oasis Sangalle (2 180 m) où nous passerons la nuit, soulagement ! La plus belle réccup en arrivant est de piquer une tête dans la piscine, à plus de 2 000 m d'altitude, quelle bonheur ! Rien de mieux pour relâcher les muscles et se prélasser un moment. Il aura fallu attendre de voyager au Pérou pour se baigner pour la première fois de l'été 2014 ! Le lieu est très plaisant et relaxant. Nous dormirons ce soir là dans des bungalows de deux places, je fais pièce commune avec un anglais. Nous sympathisons avec trois françaises de La Plagne (Savoie) qui débutent leur voyage.
Réveil et départ du lodge à 5 h du matin. Il me faudra 2 h 15 pour arriver au bout de la montée en lacets qui s'élève jusqu'au sommet de ce 2 ème plus profond canyon, environ 1 200 m de dénivelé positif.
Le soleil quand à lui se lève peu à peu, nous laissant des couleurs et contrastes merveilleux. L'oasis de Sangalle (2 180 m) où nous avons passé la nuit est désormais loin sous nos pieds (coté 3 h). Nous prenons le petit déjeuner qui s'est bien fait attendre à Cabanaconde
(3 287 m). Nous reprenons ensuite la route balcon en faisant différentes pauses aux nombreux miradors (points de vue), celui de San Miguel, du Cruz del Condor, del Cura et de Huayrapunco.
Plus haut nous nous arrêtons au bord du Rio Colca avant de re-prendre la direction de Chivay où nous mangerons un super repas local.
L'entrée sur ce canyon del Colca coûte 70 soles pour les étrangers (10 soles pour les locaux), un billet touristique assez cher. Ce canyon,
ciselé par l'érosion s'étire sur une centaine de kilomètres, à 180 km
au Nord-Ouest d'Arequipa. Il est deux fois plus profond que celui du Grand Canyon (Colorado). Il est aussi beaucoup plus peuplé : une quinzaine de villages occupent ses flancs et ses entraient, et des milliers de terrasses agricoles l'occupe, le résultat d'une civilisation de plus de 1 000 ans. On la surnomme également "vallée des merveilles".
Le mirador Cruz del Condor est le plus célèbre du canyon, on y observe de près le majestueux vol des condors. Ceux-ci apprécient particulièrement les thermiques. On les reconnait a leurs anneaux de plumes blanches autour du cou. C'est le rapace emblématique des Andes.
La route qui revient sur Arequipa franchit le Col de Patapampa à plus de 4 910 m, on peut y observer un panorama à 360° sur les nombreux volcans du secteur culminants entre 5 900 et 6 200 m d'altitude. Elle se poursuit à travers une pampa désertique de haute altitude où l'on admire des troupeaux de lamas, vigognes et alpagas, des paysages d'une grande austérité.
Retour sur Arequipa en musique avec du très bon son (ma playlist "ski" son qu'on écoute chez nous, ça change du reste du voyage).
Nous retournons à l'hôtel Inka Roots pour cette dernière nuit ici.
Matinée tranquille, petit déjeuner sur la terrasse, il fait déjà bien chaud. Nous nous baladons ensuite dans les rues du centre historique, et achetons quelques souvenirs.
Comme souvent durant nos voyages, nous retrouvons deux français rencontrés au tout début du périple à Cuzco, et oui malgré l'immensité du pays nous nous retrouvons souvent dans les bonnes adresses (et là au tout début et à la toute fin).
Vers 14 h 45 nous prenons un taxi pour nous rendre au Terminal de bus (6 soles), une heure avant notre départ. Nous embarquons à bord du Cruz del Sur Suite, très confortable avec même tv et écran tactile pour chacun. C'est parti pour 16 h de bus à travers la moitié du pays, entre l'Océan Pacifique et la Cordillère des Andes. Repas et nuit à bord. Aucune attaque de bus heureusement !
Nous arrivons sur la capitale péruvienne et son trafic intense
vers 8 h 30 du matin. Le choc et le changement est brutal. Le soleil est de retour sur la région, d'octobre à avril les habitants de la ville revivent. Nous prenons ensuite un taxi de la gare routière de Cruz del Sur à l'hôtel que nous avons réservé auparavant : The Lighthouse Bed and Breakfast dans le quartier huppé de Miraflores. C'est le bouillonnant centre moderne de la capitale, où se concentre restaurants, commerces et vie nocturne. Après nous être rapidement installés et informés auprès du gérant, un français avec sa compagne péruvienne, nous nous baladons le long du magnifique bord de mer, entre gratte-ciels et Océan Pacifique. Des falaises très accidentées marquent la rupture du territoire. Les péruviens profitent des nombreuses activités telles que le surf, le parapente, le jogging et leurs sports quotidiens.
Lima n'a rien à première vue d'une reine de beauté, accrochée à des falaises côtières poussiéreuses, cette métropole tentaculaire de plus de 8,5 millions d'habitants est, après Le Caire, la capitale la plus sèche au monde. Ici se mêle fracas des vagues du Pacifique et grondement de la circulation. Elle est réputée pour être bondée de bouchons, avec une superficie de 800 km2.
Nous nous rendons au centre-ville en taxi pour cette dernière journée du périple. Nous avons l'énorme chance d'assister sur la Place Centrale à une immense procession de dieu. Des milliers de personnes entassés, nous nous faisons prendre dans ce bain de foule, bousculé et coincé durant 1 h. Mais quelle ambiance !
Repas dans un grand fast food local puis retour dans le quartier de Miraflores en taxi (18 soles) pour prendre notre dernière boisson face à l'océan. Place au bilan du voyage et aux idées qui s'évadent.
Derniers instants posés loin de notre train train habituel en France.
Un périple rempli d'actions, de découvertes, de rencontres, de paysages, de visages, de bus mais aussi de fatigue, d'inconfort,
du risque permanent et des longs trajets en bus (parfois peu confortable). Mais que du bonheur ! Et dire que dans une semaine pile, je serais aux Deux Alpes, skis aux pieds...
Nous quittons le quartier en taxi pour 40 soles vers l'Aéroport International de Lima en 30 minutes (compter 1 h en heure de pointe).
Nous faisons directement la longue queue pour l'enregistrement. Embarquement et décollage comme prévu à 20 h 10 pour 12 h de vol avec KLM.
Le continent Européen et Amsterdam sont atteints vers 15 h 45 heure locale. Il nous faudra encore 4 longues heures d'attente avant de pouvoir embarquer vers notre destination finale : Lyon St Exupéry. Ouverture des portes à 19 h 55 et décollage à 20 h 25 pour 1 h 35 de vol avant de retrouver le territoire français...
THE END...