Du 11 Octobre au 7 Novembre 2024 : Voyage au Népal avec trek du Tour du Manaslu et dans la Vallée de la Tsum (19 jours de marche). Puis visite des environs de Katmandou, capitale Népalaise.
Pour ce second voyage au Népal, destination sacrée et incontournable pour tous les amoureux de montagne, direction un trek inédit de 19 jours de marche : embarquement pour le Tour du Manaslu et une virée dans la Vallée de la Tsum hors du temps.
J'avais parcouru le Népal en 2017 avec le Tour des Annapurnas et l'ABC camp, deux ans après le séisme meurtrier qui avait ravagé le pays en 2015, la capitale Kathmandu était déjà en reconstruction mais d'une façon tout aussi anarchique. L'évolution et la reconstruction avec des bâtiments toujours en briques rappels que ce pays reste encore parmi les plus pauvres du monde.
La vallée du Manaslu, le mont MANASLU, 8ème sommet du monde (8163 m), est un des plus beaux treks du Népal.
La Vallée de la Tsum : Composée de 18 village et d'environ 4 000 habitants, elle est ouverte aux touristes seulement depuis 2008, cette région encore méconnue garde des liens très forts avec le Tibet. Sa principale population, les Tsumbas, maintient un style de vie et une culture proche des bouddhistes tibétains. Nous entrons donc dans l’une des régions les plus reculées de l’ouest de l’Himalaya népalais. La vallée de Tsum est une terre traditionnelle des Peuples Autochtones Tsumba qui parlent un dialecte unique, le Tsumke, ou Tsumba, influencé par une langue tibétaine. Peu de tourisme, peu d’infrastructures hôtelières, pas encore de route ni d’aérodrome, une population accueillante et chaleureuse, bouddhiste jusqu’au bout des ongles, et fière de faire partie des très rares peuples de la planète à avoir choisi la voie de la non-violence à l’égard toute vie. La vallée a été déclarée par ses habitants comme Shyagya ou zone non-violente, en 1920. Le Shyagya, une culture de la non-violence enracinée dans la religion bouddhiste, est le principe directeur qui façonne la vie quotidienne des Tsumba. Les visites régulières aux Gumbas (monastères bouddhistes), lieux de prières et de célébration de différentes fêtes religieuses et culturelles, préservent la vie spirituelle.
Chaine de tous les records, l'Himalaya (la "demeure des neiges" en népalais), affiche à son palmarès 10 des 14 sommets terrestres de plus de 8 000 m. Cette chaine constitue une barrière climatique avec tout ce que cela comporte comme conséquence écologique. Etant donné la différence de latitude par rapport aux Alpes, les neiges éternelles ne commencent qu'à 6 000 m sur les versants exposés au sud. On trouve des forêts et des cultures à 4 000 m, des pâturages à 5 000 m et on a même pu voir des plantes à plus de 6 000 m. Pour les Népalais, ces montagnes sont sacrées : elles appartiennent à la mythologie populaire et sont considérées comme la demeure des dieux.
Quelques chiffres marquants de ce voyage au Népal :
- 5 160 m d'altitude, ce sera le point culminant de ce périple lors du passage du Col de Larkya. La vue sur la face nord du Manaslu (8 163 m) et l'Himal Chuli (7 893 m) est
impressionnante.
- 9 ans sépare déjà le pays du dernier séisme, le 25 Avril 2015.
- Kilométrage total de marche : 370 km.
- Dénivelé positif total : 15 550 m.
- Dénivelé négatif total : 13 190 m.
- Nombre de Dal Bhat : 20 par personne.
BUDGET :
Guide Népalais + 1 Sherpa sur place (obligatoire à présent) + Hébergement + Repas pendant le trek : 3 440 € soit 1 720 € par personne.
Billets d’avion aller-retour : 2095 € soit 1 048 € par personne (réservation la moins cher avec AirFrance pour ces dates).
Billets de TGV aller-retour : 130 € soit 65 € par personne.
Dépenses extra :
Visa Népal : 50 € par personne.
Visa Inde pour une journée : 25 € par personne.
Alimentation en extra + boissons + restos sur Katmandou : 150 € soit 75 € par personne.
Temples et visites dans la Vallée de Katmandou : 50 € par personne.
Total : 3 035 € par personne.
Film du voyage retraçant l'ensemble de nos aventures dans l'ordre chronologique :
Prochainement en ligne...
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Rappel : Toutes les lignes de ce récit ont été écrites à chaud souvent chaque soir avant de se coucher, ou dans les gares routières et moments
de pause. Les phrases sont simples pour retracer au plus vrai mes sensations et la réalité du jour.
Vendredi 11 Octobre 2024 : TGV de Lyon à Paris CDG puis vol de Paris à Katmandou via Dubaï:
Nous quittons Chamrousse à 5h du matin pour rejoindre l’aéroport de Lyon. Ce coup-ci non pas pour prendre l’avion mais le TGV OuiGo jusqu’à Paris CDG en 2 bonnes heures (avec 30 minutes de retard). Nous arrivons donc à 11h20 puis allons directement enregistrer nos bagages dans cet aéroport grouillant toujours de monde. Finalement, nous sommes quand même bien plus tranquilles en partant de Lyon, mais les tarifs étaient bien plus élevés. Nous voilà parti pour un nouveau trip, direction l’Asie via Dubaï avec Air France en 6h30 de vol pour commencer. Nous arrivons à 23h30 en ayant bien contourné l’espace aérien d’Israël et du Liban via l’Égypte. S’en suit une longue marche jusqu’au second vol dans un terminal à l’opposé. Nous enchainons sur un vol Fly Dubaï jusqu’à Katmandou, départ à 4h du matin (finalement 5h avec encore du retard), 3 000 km à parcourir jusqu’à la capitale Népalaise.
> Billets d'avion avec Air France aller-retour depuis Paris : 2095 € soit 1048 € par personne.
> Billets TGV avec Ouigo aller-retour de Lyon à Paris CDG : 130 € soit 65 € par personne.
Samedi 12 Octobre 2024 : Arrivée à Katmandou puis Durbar Square :
Nous arrivons enfin sur le sol Népalais à 8h30 avec ce coup-ci peu d’attente dans l’espace aérien avant d’atterrir, après tout de même 30h de trajet depuis notre réveil à Chamrousse. A première vue, peu d’évolution notable depuis 2017 il y a 7 ans. Place aux formalités d’arrivées, et celles-ci prendrons bien 1h30 au total avec beaucoup d’affluence. 45 minutes d’une longue file d’attente mal organisée pour payer les 50€ de visa (payable en euros, en dollars ou en roupies), puis 15 minutes pour le contrôle des passeports et le fameux tampon d’entrée. Place ensuite à encore 30 minutes de patience pour le passage sécurité des sacs et de notre propre personne avant de pouvoir récupérer avec soulagement nos gros sacs de voyage toujours posés à même le sol. A 10h, nous sortons de l’aéroport Tribhuvan et pouvons respirer l’air extérieur. Il fait d’ailleurs plutôt bon, sans excès avec 26°C et un soleil bien présent en cette fin de mousson. Nous faisons la connaissance avec notre guide Krishna qui vit à Laprak où nous passerons durant notre trek du Tour du Manaslu. Hors saison de trekking, il travaille dans les champs avec sa famille. Direction à présent Thamel en taxi d’une manière exceptionnellement fluide grâce aux fêtes actuelles pour la Dashain. De ce fait, très peu de circulation mais aussi de nombreux commerces et monuments sont fermés. Il est 10h30 lorsque nous arrivons à l’International Guest House de Katmandou dans le quartier Kaldhara, à côté du quartier touristique de Thamel, dans une petite ruelle au calme à l’écart de la circulation. Un lieu paisible décoré de sculptures sur bois centenaires qui invite à savourer le bon temps dans le jardin verdoyant ou sur le toit terrasse avec vue sur la ville. Nous faisons encore plus ample connaissance avec notre guide puis prenons ensuite tout de même un petit moment de repos le temps de prendre une douche ! Mais à midi, après tout juste 1h à souffler, nous nous élançons déjà à la découverte et redécouverte de Thamel puis Durbar Square entièrement à pied. Ce quartier reste toujours autant animé et possède toutes les boutiques nécessaires pour un touriste. Nous changeons 200 € pour 28 440 roupies (taux de change 1€ pour 142,2 roupies). Le taux de change est quasiment identique dans tous les bureaux de change du quartier, parfait, nul besoin de se prendre la tête à comparer. Après cette formalité obligatoire et parfois stressante à chaque arrivée de voyage, nous pouvons prendre la direction du Sud jusqu’à Tahiti Tole, Chowk principal de Thamel autour d’un stupa du XVème siècle. Au nord de celui-ci, se trouve le Temple de Nateshwar dédié à un avatar de Shiva. Nous poursuivons par le Stupa Kathesimbhu chatoyant de drapeaux de prières. Les petits temples s’enchainent en passant par Asan Tole, le Chowk commerçant le plus animé de Katmandou. Ce grand axe Sud-Ouest Nord-Est fut pendant des siècles le point de départ de la route caravanière vers le Tibet. Nous finissons par déboucher sur le fameux Durbar Square de Katmandou, c’est ici que les rois de la cité étaient couronnés et que se dressait leur palais. Stupéfaction, depuis mon passage en 2017, les travaux de reconstruction suite au séisme de 2015 ont été en quasi-totalité achevés, le rendu de ces briques rouges à nouveau debout est de toute beauté rendant au lieu son côté spirituel. Beaucoup de familles indiennes en habits de fête sont de sorties en ces festivités pour la Dashain. Nous y flânons un moment et arpentons ces édifices dont le Kumari Bahal qui s’élève sur 3 niveaux, en briques rouges et aux fenêtres finement ouvragées. C’est là que réside la Kumari, une fillette choisie pour incarner la déesse de la ville jusqu’à sa puberté et tenue de fait pour un symbole vivant de la Devi, le concept hindou de l’énergie spirituelle féminine. Sa cour intérieure, la Kumari Chowk, est entourée de balcons et fenêtres en bois finement sculptées. Nous nous promenons jusqu’au Sud de Durbar Square avec le Temple de Bhimsen, une divinité newar censée veiller sur les commerçants et les artisans d’où la présence de boutiques occupant le rez de chaussée de ce temple bien tenu. L’entrée sur cette place de Durbar Square coûte 1 000 roupies pour les étrangers. Nous revenons ensuite sur Thamel via Pyaphal Tole, faisons quelques achats : 2 bouteilles d’eau pour 40 roupies, une carte détaillée du secteur du Manaslu pour 600 roupies puis nous prenons un repas bien mérité pour 1 700 roupies à deux au New Orleans Café, un curry légumes de saison riz végétarien, et un poulet grillé légumes et patates avec une boisson. Nous rentrons vers 17h à l’hotel prendre un peu de repos tout de même pendant que la nuit commence déjà à tomber.
> Billets d'avion avec Air France aller-retour depuis Paris : 2095 € soit 1048 € par personne.
> Distance du jour parcourue à pied : 13 km.
> Hébergement à Katmandou : International Guest House - www.intguesthouse.com.np
Dimanche 13 Octobre 2024 : Visite de Katmandou avec Pashupatinath, Bodnath et Swayambunath :
Nous passons une première sacrée bonne nuit jusqu’à 7h30 lorsque le réveil sonne, la fatigue du trajet s’était déjà bien accumulée. Nous nous levons tranquillement après les 36h sans dormir la veille, puis profitons d’un excellent petit déjeuner en mode buffet de bonne qualité. On constate rapidement que nous sommes dans un hotel plutôt haut de gamme, parfait pour profiter d’un peu de confort avant de rejoindre les montagnes de l’Himalaya.
A 9h30, nous repartons à la découverte de Katmandou. Nous traversons Thamel à pied pour aller chercher un taxi de l’autre côté du quartier à Narsingh Chowk. Hélas, la négociation est difficile ce matin, nous déboursons tout de même 1 000 roupies (6,80€) pour environ 15 minutes de voiture jusqu’à Pashupatinath. C’est le temple hindou le plus important du Népal au bord de la rivière Bagmati aux eaux sacrées et pourtant en crue il y a quelques jours suite à une fin de mousson extrême tuant plus de 200 népalais. En ce dimanche, les hindous sont très nombreux à incinérer leurs membres au bord de cette rivière sacrée, l’équivalant népalais de Varanasi (Bénares en Inde) et tout aussi encombrées par les détritus et noire de pollution. Tout en restant discrets face à ces Ghats de crémation, nous observons leur manière de dire adieux avec tous leurs gestes spirituels. Nous montons ensuite à travers le parc aux daims de Mrigasthali jusqu’au Temple de Gorakhnath, il est dédié à un yogi du XIème siècle qui fonda la tradition Shivaïte et créa le hatha yoga. Nous sommes entourés d’un grand ensemble de sanctuaires dédiés aux lingams de Shiva, il y en a plus de 50 d’une diversité architecturale étonnante. Nous redescendons de cette colline versant NE par le Temple Guhyeshwari édifié en 1653 mais réservé aux hindous, puis marchons une vingtaine de minutes à travers une zone résidentielle agréable avec de petites échoppes en tout genre. Nous voici à présent à la Bouddha Gate donnant accès au grandiose Bouddhanath Stupa. C’est tout simplement le plus grand stupa d’Asie, il palpite de vie toute l’année avec des centaines de pèlerins qui se rassemblent pour accomplir la Kora, la circumambulation rituelle autour du dôme, sous les yeux vigilants du Bouddha qui les observe depuis la tour centrale dorée. Cette construction hautement symbolique sert à rappeler de manière tridimensionnelle la voie du Bouddha vers l’éveil. Les 13 niveaux de la flèche représentent les 13 stades par lesquels l’Homme doit passer pour atteindre le Nirvana. Ce stupa, parmi les plus grands du monde est d’une grâce et d’une pureté unique grâce à son dôme blanchi à la chaux et sa tour dorée ornée des yeux du Bouddha qui voit tout. Nous prenons la pause repas à 12h30 sur un rooftop panoramique surplombant ce lieu de toute beauté face aux drapeaux de prières flottants au vent. L’endroit parfait pour manger local tout en dominant cette vie grouillante. Nous dégustons un riz végé et un riz bœuf avec une boisson pour 1 655 roupies (11€). Après cette pause, direction la Chabhil Baudha Jorpati d’habitude complètement embouteillée mais aujourd’hui calme en ce dimanche de fête locale pour la Dashain. Nous empruntons là un bon vieux taxi pour gagner à 10 km Swayambhunath pour 600 roupies. C’est le temple bouddhique classé au patrimoine mondial de l’Unesco qui nous emmène au cœur d’une iconographie religieuse foisonnante. Avant de le découvrir, il faut gravir l’escalier Est raide jalonné de statues de bouddha puis d’une série de Chaitya et de bas-reliefs. Puis ce monument aux proportions harmonieuses se dresse devant nous, il symbolise l’incarnation de la perfection divine sous son dôme également blanchi à la chaux et sa flèche dorée étincelante. Ce grand stupa s’inscrit au milieu d’une profusion d’autres monuments religieux tout en dominant depuis le sommet de cette colline la capitale Népalaise à 360°. Nous redescendons par le versant Nord par Buddhabihar Marg pour ainsi réaliser une boucle, nous y croisons de nombreux singes. L’envers du décor n’est jamais bien loin, nous observons de petits singes buvant de la même manière que nous des canettes ou un autre jouant avec une bouteille de soda en plastique. Pourtant, je trouve tout de même que des efforts ont été réalisés en l’espace de 7 ans, mais les déchets y foisonnent toujours... Nous revenons, toujours à pied sur Thamel en 2,5 km. Il est 16h, nous marquons un petit temps de pause après 13 km avalés au milieu de la circulation chaotique et de l’air bien pollué de Katmandou. Pour clôturer cette journée en beauté, après un petit tour sous les lumières de Thamel, nous mangeons nos deux premiers Dal Bhat Set (un végétarien et un avec viande) avec son riz, ses lentilles, son bœuf dans son assaisonnement épicé, son yaourt et toutes ces saveurs à volontés. Nous recommandons ce restaurant sans hésiter pour 1 435 roupies (10€) à deux avec une boisson. Retour à l’hotel pour une dernière nuit avant de prendre la direction des montagnes et surtout du calme.
> Distance parcourue à pied : 13,5 Km.
> Prix de l’entrée à Pashupatinath : 1 000 roupies par personne.
> Prix de l’entrée à Boddnath : 400 roupies par personne.
> Prix de l’entrée à Swayambunath : 200 roupies par personne.
> Hébergement à Katmandou : International Guest House - www.intguesthouse.com.np
Lundi 14 Octobre 2024 : Trajet de 8h en jeep de Katmandou à Barpak, point de départ de notre trek du Tour du Manaslu et de la Vallée de la Tsum :
Réveil très matinal à 5h45 pour prendre la direction des montagnes Himalayennes avec au programme 160 km de route à parcourir en jeep. Avant cela, petit déjeuner à l’hotel et finalisation des sacs. Nous partons pile à l’heure à 7h. Nous sortons assez rapidement de Katmandou par un petit itinéraire bis puis attaquons la descente dans la vallée avec toujours une alternance de passages bitumés et d’autres déjà en mode piste cahoteuse, au milieu des rizières. Nous retrouvons ensuite la grande route menant à Pokhara le long de la Trishuli Kola (rivière trident). La circulation redevient de plus en plus dense, nous passons de 1200 m d’altitude à Katmandou à environ 250 m au plus bas en fond de la vallée. La chaleur devient écrasante au soleil avec encore beaucoup d’humidité en cette sortie de mousson. Les traces des fortes inondations et des glissements de terrain sont bien présentes. Nous apercevons en rive droite une télécabine assez récente qui permet d’accéder à un temple hindouiste en haut d’une montagne (financée par l’Inde), elle n’existait pas lors de mon passage en 2017. Nous sommes là à Bandipurhill. Après quelques recherches, cette télécabine vient tout juste d'ouvrir, ce 13 Juin 2024. Une distance de 1700 m en 7 minutes. Lors de notre retour sur Katmandou, nous en découvrirons une seconde. Le pays découvre enfin le transport pas câble, et le terrain s'y prête parfaitement. Le Népal finit par se développer tout de même peu à peu. La route se poursuit jusqu’à Muglin où nous prenons la pause repas dans un petit resto local, ce sera Dal Bhat pour tout le monde, et tant mieux, avalé en quelques minutes. Nous traversons ensuite cette bourgade poussiéreuse à pied jusqu’au grand pont suspendu à la sortie de la ville. Peu après, nous quittons cette « grande route » qui mène à Pokhara pour bifurquer par une petite route sur notre droite. Les 30 derniers kilomètres deviennent de plus en plus chaotiques et les 15 derniers grimpent raides en lacets à flanc de montagne où le moindre écart serait mortel, jusqu’à atteindre à 1900 m d’altitude, au terminus de la piste : Barpak. Il est 15h, soit 8h de trajet depuis notre départ de la capitale. Ce sera le point de départ de notre trek autour du Manaslu et dans la Vallée de la Tsum. Nous grimpons à pied dans le village jusqu’à rejoindre notre lodge pour cette nuit : « Hotel Bauddha ». Nous marchons ensuite jusqu’à un point de vue panoramique dominant la vallée et le village. C’est ici, le 25 Avril 2015 à 11h56, que l’épicentre du séisme a frappé et a quasiment entièrement détruit le village faisant plus de 80 morts. Aujourd’hui, 9 ans plus tard, Barpak a été reconstruit avec de belles nouvelles maisons côtoyant toujours de vielles cabanes instables brinquebalantes en tôle. 1 000 habitants vivent ici aujourd’hui. Après cette immersion dans la vie locale perché en pleine pente sur la montagne, au milieu des rizières en terrasses et d’une dense forêt humide, nous prenons un peu de repos. Nous faisons ensuite connaissance avec notre porteur qui nous a rejoint, Ursing, originaire du même village où habite notre guide, nous y passerons la nuit prochaine. Nous prenons notre repas du soir vers 19h, il y a peu de trekkeurs en ce début de saison, et tant mieux. De plus, peu d’agence font débuter leur trek d’ici.
> Distance parcourue à pied : 6 Km.
> Distance parcourue en jeep : 160 km.
> Durée du trajet en jeep : 8h.
> Hébergement à Barpak : Lodge : Hotel Bauddha.
> Site Hotel Bauddha : www.facebook.com/profile.php?id=100054623012877
> Site du Bandipur Cable Car : www.bandipurhill.com
Mardi 15 Octobre 2024 : Étape 1 du trek : De Barpak (1 900 m) à Laprak (2 200 m) :
C'est parti pour ce nouveau trekking au Népal, nous nous lançons pour 19 jours de marche autour du Manaslu (8 163 m) et dans la Vallée de la Tsum. Ce Mont Manaslu est le 8 ème plus haut sommet de la planète, il a pour origine le mot sanskrit manasa, qui signifie "montagne de l'esprit".
Le réveil sonne à 6h30, le ciel est totalement dégagé laissant dès l’ouverture de nos yeux une vue splendide sur le Bouddha Himal (6 670 m). C’est une montagne sacrée interdite aux alpinistes. Après le petit déjeuner, nous débutons ce trek à 8h05. Nous commençons par traverser à nouveau ce village de Barpak (1 900 m) puis nous montons par des marches avalant rapidement le dénivelé jusqu’au stupa dominant le village. A 10h, nous atteignons le sommet de la grosse montée en traversant des rhododendrons puis débouchons sur le Col de Pussu Danda (2 800 m). Hélas, le brouillard de la vallée nous gagne déjà. Nous traversons ensuite à plat avant de plonger sur le nouveau village de Laprak reconstruit après le séisme à 2 700 m d’altitude. Bien plus haut que l’ancien. Il ressemble à un quartier à l’américaine sans charme avec des maisons identiques composées de deux pièces. Les constructions sont prévues pour résister aux séismes avec des bandes antisismiques, mais les portes et fenêtres sont en plastique... La plupart sont inhabités en raison de l'incompatibilité culturelle. Malgré le financement par de nombreux pays comme le nôtre, ce n’est pas vraiment perçu comme une réussite par les locaux, situé trop haut en altitude (trop de neige en hiver), manquant d’eau, et des bâtiments avec de mauvaises finitions. Dommage... Nous poursuivons notre descente, à nouveau raide avec de nombreux escaliers pour plonger sur le second village ancien de Laprak, nous sommes ici chez les Gurung. Nous y arrivons peu avant midi pour manger un bon petit plat de momos. Nous sommes perchés à flanc de falaise abrupte. Après une bonne heure de pause, nous reprenons la descente jusqu’au vieux village central de Laprak à 1 900 m d’altitude, avec ici énormément de charme. Nous avons le privilège ce soir de dormir chez notre guide Krishna. La maison est certes complètement rustique, très basse et sombre mais quelle expérience, nous commençons par rencontrer sa femme. Nous nous posons un moment pour discuter pendant que la pluie s’abat dehors. Vers 15h45, une accalmie se profile pour faire le tour du village. Notre guide étant natif de Laprak depuis des générations, nous avons la chance de rencontrer une grande partie de sa famille et ses amis. De s’assoir dans leurs petits chez eux autour d’un peu d’alcool local. Les arrêts sont nombreux au coin du feu dans ce qui est souvent la seule pièce principale, la chaleur finit peu à peu par monter à la tête. Quel privilège nous avons de rencontrer tous ces sourires, tous ces enfants, toutes ces femmes nous accueillant chez elles. Les conditions de vie pour nous occidentaux sont vraiment extrême ici, vivent simplement des cultures, du riz et d’un peu d’échanges avec la vallée. Les enfants ont réussi à avoir un peu d’éducation comme Krishna permettant quelques revenus supplémentaires. Nous admirons ces regards et ce mode de vie avec énormément de respect dans ce village en pente où tous déplacements demandent de l’effort. Il n’y a plus de véhicules ici, toutes les charges se portent sur le dos, enfin plus exactement sur la tête.
Il est 18h, la nuit commence à tomber, nous remontons dans la maison de notre guide prendre le repas. Un menu très typique préparé par sa femme, qui sera ensuite notre routine tous les soirs avec toujours de petites variantes, la base au Népal : soupe d’haricots, riz, poulet, le Dal Bhat par excellence. Nous nous couchons tôt ce soir, bien loin de notre mode de vie d’il y a tout juste quelques jours, le dépaysement est déjà total, avec de nombreux visages dans la tête.
Note sur l’ethnie Gurung où nous vivons ce soir et dont fait partie notre guide :
Peuple tibéto-birman, les Gurungs vivent principalement dans le centre du pays, de Gorkha et Baglung à Manang et aux contreforts sud de l'Annapurna, autour de Pokhara. Ghandruk, l'un des plus gros bourgs gurungs, offre des vues exceptionnelles sur le massif de l'Annapurna et le Machhapuchhare. Les femmes gurungs arborent des anneaux de nez appelés phuli, et des colliers de corail.
Les Gurung (qui s'appellent eux-mêmes Tamu, ou montagnards) sont arrivés de l'ouest du Tibet, apportant leur religion animiste, le bön. Tout village gurung possède un rodi, sorte de mairie et de maison des jeunes, où l'on organise les tâches communautaires et où se retrouvent les adolescents. Dès les années 1970, des photos présentant de vieux Gurung incroyablement habiles occupés à ramasser du miel ont fait le tour du monde. La récolte de miel à flanc de falaise perdure, mais en raison de la demande croissante de la part des touristes, le produit risque de s’épuiser.
> Distance du jour parcourue à pied : 12 Km.
> Dénivelé du jour : + 1 050 m / - 800 m.
> Temps de marche : 5 h.
> Point de départ : Barpak (1 900 m).
> Point d'arrivée : Laprak (2 200 m).
> Point le plus haut : 2 800 m (Col de Pussu Danda).
> Hébergement à Laprak : Chez l'habitant : Maison de notre guide.
Mercredi 16 Octobre 2024 : Étape 2 du trek : De Laprak (2 200 m) à Khorla Besi (900 m) :
Pour cette deuxième étape de ce trek, nous avons une grande journée devant nous. Réveil à 6h15 après une nuit spartiate dans la maison de notre guide Krishna. Nous enchainons sur un excellent petit déjeuner local préparé par sa femme : pain Gurung et œuf au plat. Nous quittons ce magnifique village à flanc de montagne à 7h30 sous un beau soleil et face à des sommets enneigés. Des enfants nous offrent même de petites fleurs à la sortie de Laprak. En 45 minutes de descente, nous atteignons le premier pont suspendu d’une longue série durant tout ce trek. S’en suit une belle montée puis une traversée à pic en sentier balcon. Le sentier tape fort et il fait très chaud, nous avons pas mal perdu en altitude. Vers 9h15, nous arrivons à un nouveau petit village niché au milieu de cultures en terrasses sur le versant opposé de la vallée : Singla (2 400 m). Ce village a été durement frappé par les pluies de la mousson en cet été 2024, elles se sont prolongées tardivement juste avant notre départ. Cela rend le passage à la phase de réparation et de protection du village contre les glissements de terrain particulièrement difficile. 4 personnes y sont décédées.
Nous marchons désormais à plat au milieu de ces paysages des contreforts de l’Himalaya. A 10h30, nous marquons une pause à un point de vue dégagé sur le Ganesh Himal (7 422 m) avec ses glaciers perchés. Le sentier continu à flanc de montagne, la pente abrupte y est impressionnante avec 1 000 m de vide en contre-bas descendant directement sur la Vallée où s’écoule la rivière Budhi Gandaki et la ville de Machhakhola. Cette ville est le point de départ habituel du Tour du Manaslu. Il ne faut ici pas faire un pas de travers et tomber de ce sentier vertigineux. Puis nous finissons par attaquer cette fameuse descente verticale de 1600 m de dénivelé vers la vallée menant au trek normal du Tour du Manaslu. Nous risquons surement de retrouver plus de touristes après ces deux premières journées de tranquillité au cœur des petits villages traditionnels. A mi-pente, nous marquons notre pause repas à 12h30 dans un nouveau village perché à flanc de montagne : Khorla (1 670 m). De nouvelles cultures en terrasses variées ainsi que de nombreuses vaches et chèvres. Nous avons beaucoup de respect pour ces vieilles dames que nous croisons portant de lourdes charges en tout genre sur leur dos. Il est ensuite temps de reprendre cette descente verticale à 13h30 pour 1h30, les jambes commencent à bien tirer lorsque nous atteignons Khorla Besi à 900 m d’altitude après avoir franchi une belle passerelle himalayenne. Nous sommes suivies de près par une vieille dame et deux jeunes enfants dont un portant déjà une lourde charge sur la tête... Il n’a pas plus de 8 ans c’est certain... Nous voici arrivé dans un petit village encaissé en fond de vallée rempli de lodges. Notre guide nous en choisi un, qui n’en ai pas vraiment un car il ne possède que deux petites chambres : une pour eux (porteur et guide) et une pour nous. Nous qui rêvions de retrouver un peu de confort ce soir, c’est raté. Apparemment tous les autres étaient déjà complet. Nous aurons donc seulement deux petits tapis de sol type yoga sur une planche en bois pour dormir, de vieilles chiottes sans eau et pas de douche comme espérée, mais finalement on s’y habituera très vite dans les prochains jours, et prendre une routine sympathique pour nous laver. Un point positif, nous sommes seuls et chez l’habitant. Je vais remplir un sceau d’eau au robinet dans la rue puis nous nous rinçons en la bonne franquette. Ça fait tout de suite du bien. Retour au robinet pour faire un peu de lessive au même endroit que les Népalais. Ces missions effectuées, place enfin à un peu de repos pour écrire ces quelques lignes. A 18h15, peu après la nuit tombée, il est l’heure de manger une soupe de nouilles avec des légumes et du poulet ainsi qu’une petite assiette de frites.
> Distance du jour parcourue à pied : 17 Km.
> Dénivelé du jour : + 1050 m / -1 900 m.
> Temps de marche : 5 h.
> Point de départ : Laprak (2 200 m).
> Point d'arrivée : Khorla Besi (900 m).
> Hébergement à Khorla Besi : Chez l'habitant.
> Site d'une association "Vivre à Singla" : www.jiunu-singla.fr
Jeudi 17 Octobre 2024 : Étape 3 du trek : De Khorla Besi (900 m) à Salleri (1 350 m) :
Après un petit déjeuner local Chapati omelette, nous quittons le village de Khorla Besi (970 m) à 7h30. Nous remontons la rivière tumultueuse Budhi Gandaki le long d’une piste alternant courtes montées et descentes, le réveil musculaire est déjà en cours. En 45 minutes, nous atteignons les sources d’eaux chaudes de Tatopani qui jaillissent naturellement d’une falaise rocheuse. Plus loin, après avoir passé Dovan, nous traversons un long pont Himalayen qui quitte la piste et traverse sur le versant opposé de la vallée, nous passons à l’ombre, tant mieux. Le sentier grimpe à nouveau mais de façon régulière. Nous traversons une forêt humide jusqu’à Syauli où nous marquons une courte pause à 10h. La forêt subtropicale regorge de cactus, de palmiers, de bananiers et de lézards à en perdre la tête. Puis nous sortons de cette forêt pour gravir une grosse zone de pierrier instable suite à un effondrement. A 11h, après avoir bien marché et doublé de nombreux groupes, nous arrivons déjà à Yaruphant pour notre pause repas de midi au Yaru Guest House. Ce lodge comprend de petits bungalows pour y passer la nuit. Nous mangeons un bon plat de patates et des pates puis nous nous remettons en marche à 12h30. Nous suivons à présent le fil de la rivière, la traversons une nouvelle fois via une passerelle et atteignons Jagat (1 340 m) à 14 h. C’est le point d’entrée du parc du Manaslu, et le check point pour les permis de trek. Son nom qui signifie "point d'entrée" lui correspond donc très bien puisque ce petit village fait office de première étape dans de nombreux trekkings. Attention, un autre village porte le même nom également en début de Trek mais sur le Tour des Annapurna dans la vallée voisine entre Bhulbhule et Dharapani (nous y sommes passés en 2017), nous y passerons à nouveau à la fin de ce Tour du Manaslu. Il nous faut ensuite encore 30 min de marche via une magnifique passerelle surplombant trois imposantes cascades pour déboucher sur le village où nous passerons la nuit. Salleri est un petit village sur une zone de la vallée plus large avec quelques cultures, un camp militaire et quelques lodges, nous y trouvons beaucoup plus de charme qu’à Jagat. Nous avons droit ce soir à un très sympathique lodge avec de petites cabanes en bois et même une douche chaude extérieure, parfait pour prendre un peu de repos en cette fin d’après-midi. Nous avons aussi surtout droit à de vrais matelas de 20 cm, bien plus agréable que la nuit précédente. Une petite lessive, puis petite balade dans le village sous un ciel à nouveau nuageux comme souvent en fin de journée.
Nous prenons notre repas du soir vers 18h30 : des momos et des springs-rolls patates avant de profiter rapidement de nos bons lits ce soir. Depuis aujourd’hui, nous sommes au milieu de nombreux trekkeurs dont certain font le Tour du Manaslu en tout juste 10 jours, deux français voisins sont par exemple montés en 4x4 jusqu’à Jagat et n’ont marché que 1h aujourd’hui pour atteindre notre lodge. Ils nous ont dit même pas savoir ce que représenté 7 à 9h de marche par jour... Tristesse... Du point de vue de notre guide et du notre par ailleurs, il faut faire de longs treks pour s’acclimater, s’imprégner et rencontrer les différentes cultures et pour pouvoir bien faire travailler les guides et porteurs, et ce malgré les pistes qui montent toujours de plus en plus hauts comme surtout sur le Tour des Annapurna qui se réalise à présent en tout juste 10 jours.
Petite note : Le Népal voit chaque année l’exil d’un grand nombre de ses citoyens, à la recherche d’emplois et d’opportunités. Certes, les envois de chèques depuis l’étranger constituent la première source de devises, loin devant le tourisme (15% du PIB du pays), mais il n’en demeure pas moins fondamental pour l’avenir du pays de stopper la fuite de ses citoyens. Le pays tente aussi de juguler l’influence de ses deux grands voisins. La présence Chinoise au Népal est de plus en plus importante, maintenant que la route, les airs et même le rail permettent de franchir l’Himalaya. L’inde est aussi sur d’énormes constructions hydroélectriques et routière, ainsi qu’une forte influence de la Chine sur la communauté des réfugiés tibétains. Coincé entre le plateau tibétain et les plaines du sous-continent entre les géants que sont aujourd’hui la Chine et l’Inde, le Népal a longtemps bénéficié de cette situation, servant d’étape aux marchands, aux voyageurs et aux pèlerins. Creuset ethnique, il a relié diverses cultures et en a absorbé des éléments tout en conservant un caractère unique.
> Distance du jour parcourue à pied : 18 Km.
> Dénivelé du jour : + 900 m / - 500 m.
> Temps de marche : 3h30.
> Point de départ : Khorla Besi (900 m).
> Point d'arrivée : Salleri (1 350 m).
> Hébergement à Salleri : Lodge : Salleri Guest House Hotel