Le parcours mythique en Himalaya dans l'extrême Nord de l'Inde dans l'état du Cachemire : 18 jours de marche avec des cols à plus de 5 000 mètres pour relier Darsha à Kanji. Cette traversée intégrale permet une immersion progressive dans les pays zanskari et ladakhi. Dans ces hautes vallées arides coupées du monde huit mois par an, les Zanskarpas vivent hors du temps dans une sérénité et une paix intérieure qui vous émerveilleront. Le Zanskar est une partie de l'Inde bien différente du reste du pays puisque très proche du Tibet. Preuve en est le surnom de "Petit Tibet" fréquemment donné à cette région !
En chiffres :
-18 jours de marche
-3 passages à plus de 5 000 mètres d'altitude dont le "Sniugutse"
-110 heures de marche
-11 000 mètres de dénivelé.
Dès le retour du refuge du Col de la Vanoise, après un mois de travail à la fraîcheur à 2517 m d'altitude, à peine arrivé, il est déjà l'heure de préparer les bagages pour ce
nouveau périple. La chaleur de la vallée est insupportable, surtout en étant point habitué, mais pas le choix, et ça nous motive encore plus de partir vers cette nouvelle contrée. Nous quitterons
la région grenobloise tôt demain matin pour gagner l'aéroport de Lyon en voiture, en cette grande journée de chassé-croisé.
L'heure a sonné, il est temps de prendre la route pour l'aéroport de Lyon et débuter ce nouveau périple. Nous arrivons un peu avant 8 h, l'heure des formalités de départ, puis nous décollons vers 10 h 45 pour Zürich avec Helvetic Airways. La correspondance est courte, nous traversons l'aéroport par un métro souterrain hi-tech pour rejoindre notre terminal et prendre le départ vers 12 h 55 pour 8 h de vol avec Swiss Airline, qui s'avère une très bonne compagnie aérienne, vol agréable dans un Airbus très confortable.
Nous atteignons le territoire Indien à New Delhi vers minuit heure locale. Rappelons que le décalage horaire est de + 3 h 30.
L'équipe du trek est rapidement au complet puisque nous arrivons par le même vol. Nous respirons l'air du pays vers 1 h du matin. Cela nous rappelle notre arrivée à Phnon Pehn au Cambodge l'année dernière de nuit dans une chaleur très humide. Toutefois, ici, la chaleur y est moindre.
Nous empruntons un minibus une bonne vingtaine de minutes pour gagner notre hôtel Jaypee Siddharth. L'entrée est sous contrôle avec détecteur de métaux, la réception très luxueuse, nous n'y sommes point habitués. Le long de la route, au bord du fossé, les hommes accroupis chient, des familles sont entassées sous des tôles, de nombreuses personnes dorment dans des lits de fortune sans toit.
Il est déjà tard, la fatigue du voyage se fait présente, nous nous endormons lentement dans notre chambre climatisée.
Nous nous levons tranquillement avec une bonne douche chaude confortable puis prenons un très bon petit déjeuner toujours dans un environnement de qualité impressionnante, surtout par rapport à la première vue de la ville que nous avons par la fenêtre de la chambre.
Notons aussi, que lors de notre arrivée en minibus depuis l'aéroport, il n'est pas rare de croiser de nombreux indiens dormant sur des lits sans matelas à l'extérieur, aux abords des routes.
A 9 h 30 heure locale, dès à présent je ne parlerais qu'à heure locale, je n'ai pas réellement l'impression d'être en Inde du fait que nous sommes bien moins en rapport avec la population et la pauvreté que dans nos précédents voyages où nous voyagions sac au dos. Mais ce fut un choix pour mieux aborder l'Himalaya sereinement.
10 h, nous montons à bord de notre minibus pour quitter Delhi, que nous n'avons pas découvert pour le moment. Nous empruntons de grandes routes (de 2 à 3 voies) en perpétuels travaux. Cette route, qui traverse les plaines du Pendjab nous mène à Chandigarh. La circulation y est assez dense et toujours autant particulière à l'Asie. Nous retrouvons de nombreux points communs avec le Vietnam et le Cambodge visités l'été précédent, toutefois, ici, on roule à gauche.
Le ciel est bien couvert, nous ne verrons que très peu le soleil percer à travers cette grisaille et cette pollution.
A 14 h, pause repas dans un petit « restaurant » au bord de la route où je goûte aux premières spécialités du pays (diverses sauces épicées, riz, légumes, et Chapatis) que j'apprécie énormément,
Nous pouvons observer au bord de la route de nombreux bidonvilles typiques de l'Inde et des conditions de vie très différentes à quelques mètres près. Nous trouvons aussi de nombreuses rizières.
Peu après 16 h, l’hôtel et sa climatisation s'offrent à nous. Nous en profitons pour faire un petit tour à pied dans le quartier afin de nous imprégner enfin de la population, du climat et de la vie locale. Un premier achat : une bouteille de Coca Cola 50 cl à 25 roupies soit 40 cts d'euros environ. Le prix de l'essence d'un litre de gas-oil atteint ici 45 roupies soit 70 cts d'euros. Notons que les bouses de vache sont toujours utilisées comme combustible, que les rues restent très sales, que les tuk tuks demeurent fréquents et que les bus sont nombreux et restent peu confortables. Par contre, les lignes de train sont très développées et de haute-technologie (ligne électrifiées à 2 voies et bien entretenues), ceci à la grande différence du Vietnam.
Notre équipe fait quant à elle de plus ample connaissance. Nous logeons ce soir à l’hôtel Cama et prenons un repas indien servi dans le luxe devant les JO à la télévision.
Après un bon petit déjeuner à l’hôtel à 6 h 30, nous quittons les lieux pour une longue journée de trajet jusqu'à Manali (1800 m) d'environ 10 h et 300 km. Le temps restera couvert toute la journée avec par moments quelques averses.
Les premières collines apparaissent, puis de vraies montagnes où la route devient plus aérienne mais la circulation ne faiblit pas. Le trafic comprend de nombreux camions colorés pour les marchandises, de nombreux bus locaux et voitures.
Un barrage (retenue d'eau) impressionnant marque l'entrée dans une belle vallée qui est une destination assez touristique pour les indiens, ils peuvent même pratiquer le rafting et de nombreux panneaux affichent « Hôtel ressort et spa ». L'air devient plus frais et respirable avec de belles forêts de conifères. L'arrivée sur Manali permet enfin de retrouver de nombreux touristes et routards (comme nous l'étions dans nos précédents voyages).
Petit déjeuner local à l’hôtel vers 8 h 30 puis nous partons visiter 3 temples dans la ville, le premier hindouiste, le second également et le dernier bouddhiste au cœur de la ville. Les premiers vrais contacts avec la population nous font plaisir, le centre est actif avec de perpétuels travaux. Toujours autant de saleté et très peu de poubelles, il serait temps que l'état prenne les choses en main pour sauver l'image du pays. Le petit quartier touristique de routards est sympathique, on y trouve cafés, restaurants, boutiques de souvenirs, guest-house, agence de trekking, Internet, etc. Nous nous offrons ainsi une petite demie-heure de connexion (20 roupies) l'après-midi et nous avons droit à un point par notre guide sur l'organisation du trek et la raison pour laquelle nous partions à 4 h du matin le lendemain : pour éviter les chutes de pierres et la forte fréquentation de la route au cœur de la journée. Dernières heures de repos dans le parc et sur la terrasse de l’hôtel.
Quelques consommations du jour :
-Bouteille Pepsi 600 ml : 30 roupies.
-Bouteille d'eau d'1 litre : 20 roupies.
-Chips : 20 roupies (et bien sûr toujours épicées).
Dans les infos du trek, on peut retenir :
-Pantalon obligatoire dans la visite des temples.
-« Jullé » pour saluer les habitants.
-Eau froide pour les douches le soir dans les ruisseaux avec un passage d'une douche chaude dans une ville à 60 roupies.
-Pastilles et eau bouillie pour l'eau potable.
-Pique-nique les midis.
-Acclimatation régulière, et tout le reste est dans la tête, « il faut penser positif ».
L'impatience se fait désormais sentir, j'ai hâte d'y être et de découvrir enfin ces lieux magiques, avec de nombreuses images en tête du livre « Deux hivers au Zanskar ». L'envie de soleil et de ciel pur se fait également attendre, la couverture nuageuse et la bruine étant toujours de la partie en cette saison à Manali.
Bienvenu au Ladakh !
Fascinant royaume du Ladakh, "Petit Tibet", au milieu d'une population accueillante, qui pratique sa religion en toute liberté. Ses monastères sont extraordinaires, parmi lesquels Lamuyuru, construit dans un site unique, ou Alchi, célèbre pour ses peintures anciennes. Et un peu plus loin, la vallée de la Nubra, le long de l'ancienne route des grandes caravanes qui relièrent Leh à Lhassa durant des siècles.
Le "Royaume" du Ladakh : comme le Tibet, le Ladakh fut jadis une monarchie, fondée vers l'an 1 000 et qui connut sont apogée au 17ème siècle, au moment ou les Dalaï Lama installaient leur pouvoir au Tibet. Aujourd'hui, le roi du Ladakh ne règne plus, mais la "reine", Ranu Parvati, épouse du dernier roi (décédé en 1974) a conservé son titre et jouit d'un grand prestige.
Les fêtes au Ladakh : Il est plaisant de se trouver dans la région au moment des grandes fêtes dans les monastères, et de se mêler à la population qui y participe avec joie et engouement.
La plupart des festivals tibétain de l'Himalaya commémorent la naissance de Guru Rimpoche, le "très précieux maître", Padmasambhava. Au 7ème siècle, le roi Langdarma tentait de faire disparaitre le bouddhisme en imposant l'ancienne religion Bön. C'est alors que les moines, sous la conduite de Padmasambhava, commirent le seul crime de l'histoire du bouddhisme : au cours d'une fête masquée, organisée par le roi, ils tuèrent d'une flèche le souverain sanguinaire... C'est de là que partirait la tradition des festivals tibétain, perpétuée aujourd'hui encore dans tous les grands monastères du Ladakh, du Tibet, du Népal, du Sikkim et du Bhoutan et dont les musiques et danses sont presque essentiellement pratiquées par les moines.
Départ matinal de l’hôtel à 4 h pour de longues heures de minibus sur une route très particulière, alternant passages bitumés et passages très accidentés dus aux nombreuses coulées et à la boue sous cette pluie très humide.
Après une bonne coupure de route d'environ 45 minutes, nous poursuivons jusqu'au col où le froid se fait bien sentir. Passé ce dernier, le soleil refait son apparition, accompagné de la chaleur. Petit-déjeuner puis pique-nique préparé par l’hôtel.
La circulation devient enfin de moins en moins dense. Nous atteignons notre premier campement vers 13 h 30 à l'altitude de 3650 m. Installation du campement, petite toilette et repas dans un état de fatigue assez marqué, sûrement par l'effet de ce trajet assez secouant et aussi de l'altitude. La forme revient peu à peu au fil de la soirée.
Toujours un point négatif, et ceci encore au plein cœur des montagnes : la gestion de la propreté et des déchets, je pense que ce sujet devient alarmant et devrait être réellement pris au sérieux par les habitants et le gouvernement, on trouve de tout et de partout.
Pour ce qui est des travaux sur la route, les employés sont embauchés durant 3 mois (lorsque les conditions climatiques sont favorables) et sont rémunérés à la journée. Les travaux avancent à très petite vitesse avec des conditions de travail très rudes, et d'autre part, certaines portions de route doivent être refaites régulièrement dans ce terrain très instable.
Repas à 19 h 30 préparé par notre équipe de cuisiniers qui nous accompagnera durant les 20 jours du trek (1 chef cuisinier et 3 aide-cuisiniers pour notre groupe de 12).
Réveil à 7 h après une nuit plutôt correcte. Nous préparons les sacs pour le départ juste après le petit déjeuner sous la tente Mess à 7 h 45.
Nous quittons le camp 0 à 8 h 30 pour 3 petites heures de marche lente pour nous habituer à l'altitude et pour respecter tous les membres du groupe. Cette partie s'effectue sur une piste poussiéreuse au fond d'une large vallée bordée par un torrent très mouvementé descendant des hauts glaciers.
La camp 1 est atteint à 11 h 30, la chaleur en plein soleil se fait bien sentir, nous mangeons donc rapidement avant de gagner avec J-P l'ombre d'un rocher le temps d'attendre l'arrivée de nos mules.
Ensuite, c'est l'heure des tâches qui vont devenir habituelles : toilette, lessive, goûter à 17 h, repos, lecture, …
Au niveau lecture, j'ai rapidement terminé mon livre « La montagne en partage » de Sébastien Figlioni, que je trouve simple, sans parties exceptionnelles où on peut facilement s'y projeter et y comparer notre vie en montagne. Je recommande donc ce court récit d'une vie de 200 pages.
Lorsque le soleil s'abaisse, la température chute rapidement mais reste supportable, les lumières sur les hauts sommets se transforment et paraissent ainsi différents.
Ce camp, comme la plupart des suivants est géré par une famille aux conditions de vie incroyables (voir photo de leur petite « maison » ou « cabane » en pierres). Ils gagnent leur vie grâce à la redevance des groupes qui y passent la nuit et des petites consommations telles que des boissons. Bien sûr, ici les enfants n'ont pas accès à l'école et l'hygiène est très particulière avec les nombreux déchets abandonnés par les voyageurs, les excréments de chacun et une eau contenant beaucoup de terre. Notre mode de vie est tellement lointain du leur... Ces hommes et femmes vivent dans un monde bien éloigné du nôtre, chapeau !
Je tolère pour le moment bien l'altitude, même si en pleine après-midi le mal de tête n'est pas loin.
Une journée d'environ 6 h 30 de marche et un peu plus de 650 mètres de dénivelé pour une nuit à l'altitude de 4600 m.
La météo va vite se dégrader avec une alternance de quelques petites éclaircies et de fortes pluies, la mousson gagnant du terrain sur les montagnes (dérèglement climatique).
Arrivée au camp vers 16 h bien trempés, nous nous mettons au plus vite à l'abri mais nos affaires sont dans un sale état.
Les glaciers sont tout proches, mais le brouillard nous gagne, dommage car le cadre est magnifique.
Réveil à 6 h, nous décollons du camp vers 7 h 15 pour atteindre notre premier col à 5OOO m d'altitude sous la pluie, dans le brouillard et dans un froid humide intense. La limite pluie/neige n'est pas loin.
A 10 h 30, de l'autre côté du col, le temps est plus clément et nous offre une superbe vue sur un lac, des glaciers et la vallée que nous allons emprunter. Il ne nous reste plus que de la descente jusqu'au camp que nous atteignons vers 14 h. La température est déjà plus agréable mais je prends un fort mal de tête lors de la pause de midi qui va me paralyser toute l'après-midi. La fatigue m'envahit rapidement avec une forte sensation de mal-être.
La vallée est quand à elle déjà bien différente que sur l'autre versant, les premières marmottes himalayennes sont là. Retour de la pluie en fin de journée ce qui nous demande une grande attention et organisation.
Réveil 7 h pour un départ du camp un peu avant 8 h 30. Le soleil est de retour, les couleurs deviennent très himalayennes et la chaleur est de retour, mais le vent rafraîchit vite l'atmosphère.
C'est aujourd'hui une longue étape de plat d'un peu plus de 16 km dans une large vallée bordée de quelques glaciers et de roches aux couleurs très variées.
Nous atteignons le premier village du Zanskar que j'attendais avec impatience vers 14 h 30, Kargyak. Tout ce que j'avais pu lire sur leur mode de vie et leur type d'habitat est enfin bien réel et sous mes yeux. Au niveau des cultures, on trouve beaucoup d'orge, mais aussi des pommes de terre, du blé et des pois.
Les villageois restent très accueillants et les « Jullé » sont nombreux, ceci même si les trekkeurs deviennent bien présents. Notre campement s'établit sous le village de Khi que nous gagnons un peu avant 16 h, proche d'une petit « Health center Himalayan ».
De superbes rencontres se produisent ensuite, comme dans un rêve que je n'oublierais jamais. J'ai même été poussé à me « marier » avec une jeune Zanskarie qui était éblouissante. Après être remontées dans leur village, j'ai décidé d'y monter également seul pour rejoindre ce petit coin de paradis qu'est Khi, j'y ai passé des instants magnifiques à profiter du calme, à observer, à échanger quelques mots et quelques regards, bref des moments que mon cœur ne peut décrire.
Une soirée avec des images plein les yeux. Vivre une année entière dans un village tel que celui-ci doit être, comment dire,... il n'y a pas de mot je crois. C'est un petit havre de paix loin du reste du monde actuel. Une population ouverte et tant refermée à la fois, on ne peut qu'en tomber amoureux.
Lever à 6 h 30 pour ranger les affaires, petit déjeuner à 7 h et départ du camp à 7 h 45.
Nous allons poursuivre dans la vallée à travers 6 villages tous plus beaux les uns que les autres, avec de nombreux villageois et de charmants enfants qui nous demandaient, lors de la pause de midi, un peu de reste de notre nourriture...
La chaleur du soleil est aujourd'hui écrasante, la bise permet heureusement de garder un peu d'air. Nous traversons des paysages très lunaires avec une forte érosion (glaciers, vent, eau, neige) et des roches de couleurs très variées, parfois très rouge avec des strates bien visibles. Les villages quant à eux nous font profiter d'un peu de verdure, et depuis peu, après avoir épuisé leurs ressources en bois pour le chauffage, leurs habitants se sont mis faire pousser quelques saules à l'abri. Les murs sacrés sont nombreux, rappelons qu'il faut toujours les contourner par la gauche, comme pour les chortens (à l'entrée et à la sortie des villages et le long des sentiers). Notons les 3 couleurs des chortens (de gauche à droite) : jaune ou rouge, blanc et noir ou bleu; le jaune évoque la sagesse, le blanc la compassion et le noir le pouvoir et la force. Les blancs sont très nombreux et perchés un peu partout. Cette large vallée se termine par une gorge assez étroite où le le sentier prend une tournure très himalayenne c'est à dire étroit dans une forte pente plongeant dans le torrent.
Nous atteignons notre campement après cette longue marche de 8 h 30 à 16 h environ, campement qui a une allure de camping, avec des terrasses, de la verdure, une petite boutique et de l'eau chaude pour la douche ce qui permet de se refaire une petite santé mais qui restera très temporaire. Les nuits sont ici très étoilées et très claires, on y voit largement.
Il nous faudra un peu moins de 2 h pour atteindre le fameux monastère taillé dans la roche de Phuktal. Un mythe, c'est ici qu'Olivier Folmi auteur du livre « Deux hivers au Zanskar » a passé une partie de l'hiver. Aujourd'hui, 50 moines vivent ici, une école est en construction, mais les conditions de vie restent rudes. Le lieu est extrême et invite parfaitement à méditer, c'est réellement un autre monde. Nous prenons 1 h à visiter, à observer, à penser au cœur de ce village-monastère en plein milieu d'une falaise, dont la partie supérieure se termine par la grotte sacrée. Ici, c'est la communauté des villages qui leur apporte la nourriture. Durant la période rude de l'hiver, ils peuvent se déplacer par la rivière gelée, mais ceci n'est pas sans danger, comme de partout dans le Zanskar.
Nous retournons en 1 h 30 au village où nous avons campé la nuit dernière par le même sentier majestueux qui suit en hauteur la rivière, pour se ravitailler et marquer 1 h de pause comme tous les midis.
Pour terminer cette journée, nous reprenons la descente de la vallée qui se rétrécit et atteignons le sympathique petit campement proche de quelques maisons en 1 h 30.
La pluie nous gagne en fin d'après-midi, ce qui nous permet heureusement de rester au sec.
Pour ces longues journées de marche, le plus dur est sûrement de garder un bon mental pour que le physique suive à cette altitude et par ces conditions de vie durant une relativement longue période d'environ 20 jours, coupés du reste du monde et de toute forme de civilisation.
Une nouvelle grande étape qui va nous mener peu à peu à la civilisation. Après 2 heures de marche, nous pouvons désormais apercevoir la piste en travaux sur l'autre rive, des travaux qui avancent très doucement avec peu de moyens.
On atteint vers midi le très beau village fortifié de Tchar où nous allons manger au centre du village. Des français étudient pour apporter l'énergie solaire, certains habitants font même de belles phrases en français. Nous allons rencontrer de nombreux habitants et partager de superbes minutes d'échange. A 3 contre 3, Zanskar Team contre France Team, je vais disputer mon plus haut match de foot de ma vie, le souffle est très court et le sol improvisé au centre du village très accidenté, mais ce fut un instant incroyable que je n'oublierais pas non plus.
Le départ est ensuite difficile, d'une part de quitter ces habitants très ouverts et d'autre part le souffle n'est toujours pas bien revenu après ce match. Le chemin se poursuit en sentier balcon à travers champs puis au dessus de profondes gorges. Reru s'atteint ensuite par une bonne descente, le franchissement d'une passerelle himalayenne et enfin par une raide montée.
Le campement est placé au dessus du village et de la route désormais goudronnée, sur les rives d'une petite étendue d'eau (lac). Nous pouvons d’ailleurs voir les élèves de la plus grande école du Zanskar, construite ici récemment. La température devient plus agréable après la pluie du début de journée, nous dormons à 3880 m d'altitude, la journée fut bien rude mais le campement très confort, je récupère bien actuellement.
Une excellente nuit va laisser place à nouveau à un ciel couvert mais heureusement sans précipitation.
Après une petite heure de marche, nous atteignons le premier monastère des bonnets rouges, les moines sont en pleine prière et nous pouvons assister avec eux à ce moment magique, nous sommes même couverts d'eau sacrée.
Deux heures de marche sur route plus tard, nous voilà à un magnifique monastère perché sur un piton rocheux au dessus de la rivière, l'ambiance y est différente, toutefois, les moines sont partis en pèlerinage. Nous revenons sur nos pas une trentaine de minutes pour prendre le sentier balcon sur l'autre rive avec une pause pique-nique à l'entrée du village, très proche d'un orage intense qui finira heureusement par nous contourner.
A chaque pause près d'un village, quelques jeunes enfants nous rejoignent pour tenter de gagner un peu de nourriture.
Le sentier balcon, aux quelques passages verticaux, face à notre dernier monastère, nous mène en 2 h à notre campement au milieu d'un village. Nous pouvons désormais apercevoir au loin la colline de Padum et ses premières maisons. La température est de nouveau de plus en plus chaude, et les cultures de plus en plus avancées. La récolte des petits pois a commencé, nous avons même le droit à une petite dégustation improvisée par une villageoise de retour du champ durant notre toilette.
Un petit point sur la météo locale s'impose : auparavant, la région était très sèche durant cette période juin-juillet-août, mais depuis quelques temps, avec le dérèglement climatique, la mousson arrive à franchir la barrière montagneuse pour ainsi donner des pluies et passages nuageux nombreux sur le Zanskar.
Nous quittons notre campement à 8 h 15 sous un grand soleil pour rejoindre en 1 h de marche la « capitale » du Zanskar, Padum, à 3600 m d'altitude. Cette ville est située sur une large plaine, à la confluence de 3 grandes vallées. Elle est composée de quelques commerces possédant le minimum vital et utile, d'une mosquée et comprend environ 1 000 habitants. Durant 1 h, nous profitons pour faire quelques courses, des barres chocolatées, quelques biscuits, du coca et un peu de scotch pour remplacer la protection d'un de mes objectifs d'appareil photo perdue. Nous passons également un rapide coup de téléphone en France depuis une boutique proposant ce service (41 roupies pour quelques minutes).
Après cette pause à la civilisation dans Padum, nous traversons la longue plaine sans fin, semblable à un désert au beau milieu des glaciers pour atteindre le cône de déjection au pied de Karsha.
La météo se gâte à nouveau, heureusement sans pluie, mais le vent souffle fort ce qui devient un peu pénible.
Karsha est situé en pleine pente et s'atteint par quelques lacets et une montée raide offrant une vue panoramique et plongeante sur toute la vallée de Padum et les nombreux glaciers imposants de sommets de plus de 6 000 m. Ce monastère compte aujourd'hui 70 moines, à cette heure-ci, les moines sont dans leurs cellules ou vaquent à leurs occupations. Leurs salles de prières sont riches en décorations, en photos du Dalaï Lama et en offrandes.
Enfin nous redescendons au village de Karsha où est installé notre campement pour cette nouvelle nuit. L'emplacement au cœur de la plaine nous offre une vue exceptionnelle à 360°, le fleuve Zanskar est enfin visible et proche de nous.
Départ du camp à 8 h 15.
Nous longeons désormais le fleuve Zanskar durant 5 h de marche en plein soleil sur ce désert au milieu des hauts sommets du Ladakh pour rejoindre le village de Pishu où nous allons camper pendant deux nuits avec cette fameuse « journée de repos ».
L'heure d'une grande lessive et toilette a sonné, le linge sèche vite avec le vent tempétueux que nous connaissons.
Soirée et bonne bière dans la bonne humeur.
Une journée de repos bien mérité, les jambes commencent à tirer. Le petit déjeuner est donné à 8 h 30 pour aller ensuite à la petite nonnerie de Pishu qui comprend 15 femmes moines (nonnes). Aujourd'hui, elles se sont rendues à Padum pour une cérémonie, mais trois vieilles femmes nous accueillent et nous avons la chance d'assister à une prière musicale pour nous apporter chance et sécurité durant la fin de notre périple (voir film). Ces femmes avaient entre 80 et 90 ans, dont l'une d'elles vit ici depuis l'âge de 12 ans, elles ont toutefois voyagé jusqu'au Népal pour des pèlerinages. Aujourd'hui, la plus jeune a 20 ans. Elles vivent comme les hommes moines dans des cellules individuelles, mais au contraire des hommes, elles mangent seules. La nourriture est elle aussi apportée par les villageois. Nous redescendons ensuite au village pour y observer la vie quotidienne, encore plus pauvre qu'ailleurs. L'eau est aujourd'hui à sec, des travaux sont en cours pour à nouveau apporter l'eau à Pishu. Les récoltes de blé ont commencé ici.
Du campement, nous sommes face au palais de l'ancien roi du Zanskar, bordé de très nombreux chortens, posté au dessus du village Zangla. Ici nous sommes aux derniers villages ayant accès à l'électricité courante et accessibles par une piste. Nous profitons de notre temps libre dans cet espace de plénitude, au milieu de cette large vallée à quelques mètres du fleuve Zanskar.
A 16 h, nous nous rendons chez l'habitant pour goûter le fameux thé au beurre de yack, le Tsampa, que je bois sans grande difficulté et le Tchang qui est un alcool local (une sorte de bière) que je trouve très original et que je vais fort apprécier. Je me retrouve ensuite dans une situation très marquante, puisque notre guide local m'arrange un coup avec les jeunes filles de la maison, que je trouve d’ailleurs très charmantes. Je ne peux rester indifférent devant elles et leur mode de vie qui n’impressionne. Nous sommes donc accueillis avec de grands sourires, et des regards magnifiques (en particulier des deux jeunes filles) dans leur habitation si unique au monde (voir mode de vie et type d'habitat).
Je repars de cette maison avec beaucoup de tristesse, je m'étais déjà attaché à elles. Un souvenir gravé de cette maman et de ses deux filles d'environ 20 et 22 ans, si je suis un jour amené à revenir dans cette région, je ne manquerais pas d'y revenir et de repasser par là.
Ici le coup de foudre se fait par le regard, ensuite les deux sujets s'invitent à boire de l'alcool. L'accord des parents reste encore courant, mais l'amour existe de plus en plus aujourd'hui même si le mariage forcé est encore fréquent. De nos jours, les hommes ont peu à peu uniquement une seule femme, la polyandrie diminue avec l'accès à l'éducation. Mais celle-ci reste d'actualité, les populations ne souhaitant pas trop l'afficher, car autrefois, tous les hommes avaient plusieurs femmes.
Nous terminons cette magnifique journée par une partie de pétanque improvisée au campement, tout notre groupe contre toute notre équipe (soit Inde/France). Le score sera très mauvais pour nous, bref n'en parlons pas, les rires fut très nombreux avec ces pierres de toutes tailles et formes transformées en boules.
Nous poursuivons durant cette nouvelle étape le long du fleuve Zanskar qui perd extrêmement peu en altitude (moins de 5 m de dénivellation sur la journée). Le sentier débute par une belle montée de 30 minutes à côté de cheminées de fée formées par cette si forte érosion de l'eau et du vent. On continue à plat sur la rive gauche de cette large vallée avec d'immenses failles qui dévoilent les entrailles de l'écorce terrestre. Peu avant midi, un village d'une immense beauté se dévoile à la dernière minute, le cadre y est tout simplement majestueux, je réalise réellement la chance d'être ici, dans cette région si particulière et si fragile. La civilisation gagne peu à peu du terrain, les pistes montent de plus en plus haut, dans quelques années ce décor et cette population risquent de perdre de sa valeur. Profitez-en donc au plus vite pour visiter cette région, car ces peuples et ces petits bouts de terres uniques au monde diminuent rapidement.
A la sortie du village, nous établissons notre pause repas au milieu des champs et en pleine verdure, un endroit idyllique et très reposant. La rencontre des habitants en pleine récolte l'est tout autant, les sourires sont également au rendez-vous. La marche reprend durant 1 h 30 sur la même rive du Zanskar avec des couleurs de roches extrêmement variées.
Hunamil, à 3500 m d'altitude est atteint. C'est un petit village ne comptant pas plus de trois maisons et particulièrement rustiques, planté à la sortie d'une étroite vallée (une sorte de canyon). Le campement, à quelques pas des maisons, se présente à nous, le confort nous incite au repos en cette deuxième partie d'après-midi. Bonne lessive et toilette agréable avant une nouvelle montée en altitude dans les prochains jours. Le bronzage se peaufine d'une bien meilleure façon et qualité qu'à la mer.
Une journée qui marque le retour dans un terrain de haute-montagne avec une bonne dénivellation d'environ 1100 m. Nous attaquons la montée au bout d'une heure de traversée en amont du fleuve Zanskar que nous allons désormais quitter définitivement pour atteindre un col, le Parfi La, culminant à 3970 m, les drapeaux de prières nous y accueillent. Les perdrix sont nombreuses dans le secteur.
Nous dévalons rapidement la descente raide jusqu'à un torrent en fond de gorge où nous allons casser la croûte au bord de celui-ci. L'ambiance a totalement changé depuis que nous avons quitté le Zanskar au col.
Il nous reste désormais une montée finale que je parcours rapidement jusqu'au camp en moins de une heure trente, au niveau d'un alpage abritant quelques ruines, Snertze (3830 m). L'arrivée au camp est splendide, sur un sentier balcon au dessus de gorge très profonde avec une couleur de roche très rouge, une ambiance semblable au Colorado. Belle journée avec un changement total de paysage et un petit pincement au cœur de quitter déjà le Zanskar et cette population incroyable. Toilette, lessive, repos, et lecture au camp à partir de 14 h 30, comme d'habitude.
J'ai commencé un nouveau livre : 127 heures, dont on m'a beaucoup parlé, en particulier du film. Je commence enfin par sa lecture. Lire des livres et récits de montagne en plein Himalaya donne encore plus de sens à leur lecture et permet de se plonger plus profondément dans la peau des auteurs.
Citation « Quoi que vous puissiez faire, quoi que vous rêviez, commencez-le !».
La plus dure des journées en dénivellation et en heures de marche. Départ du camp à 7 h 15 pour remonter une étroite gorge conservant quelques névés puis un vallon plus large (des locaux ont ici trouvés la mort lors de caravanes hivernales par accident d'avalanche). J'atteins le col avec Alain 1 h avant le reste du groupe. À l'arrivée au col le paysage est grandiose, nous sommes en amont d'un cirque immense, le dépaysement est une nouvelle fois au rendez-vous. A l'opposé de ce cirque, nous pouvons désormais voir le village de Lingshed où nous allons passer la nuit. Les cultures en terrasse sont superbes. La traversée du cirque est très longue, nous arrivons un peu avant 19 h pour assister à une grande cérémonie pour la fête de l'Inde en ce 15 août et fêter les 3 ans de la venue du Dalaï Lama ici même. Tous les villageois sont réunis et ont revêtu leurs plus beaux habits. La vue panoramique en terrasse est exceptionnelle, notre camp est sur le même plateau à 10 m, nous sommes aux premières loges. Des instants incroyables où les habitants n'hésitent pas à nous observer et à venir à notre rencontre, des sourires, des regards, des enfants, tout pour des photos réussies et des images plein les yeux.
Le repos est bien mérité après cette longue journée et cette 14 ème journée de trek, la fatigue générale avec ces conditions de vie commence à bien se faire sentir.
La journée commence par la visite du monastère de Lingshed, sûrement le mieux entretenu, avec des intérieurs d'une grande qualité. Nous assistons là aussi aux prières matinales qui débutent à 8 h, ici ce sont les moines aux bonnets rouges.
La marche débute pour nous vers 9 h 15 pour s'élever au dessus du village que nous quittons des yeux au 1er col de la journée 1 h 30 plus tard pour laisser place à un nouveau petit cirque. 1 h de descente, pause repas au fond d'un vallon près d'un ruisseau. Le soleil est très chaud aujourd'hui avec un ciel relativement bien dégagé, ça faisait longtemps, mais un léger mal de tête va se faire peu à peu sentir.
Une montée raide sur un sentier régulier en lacets, et place à un second col. La piste en cours d'avancement côté Leh arrive ici. Nous la suivons 30 minutes pour rejoindre notre campement installé quelques mètres en contre-bas. Cette journée se termine avec une fatigue générale de plus en plus présente. Nous sommes au beau milieu de grandes montagnes sans aucun signe de civilisation.
Nous quittons ce campement après une soirée bien ventée pour rejoindre un grand col proche des 5 000 m, durant la montée, trois mouflons se laissent observer.
Nicole, une membre de notre groupe a eu une fin de montée difficile avec le mal de l'altitude, de très grandes difficultés à respirer, cela faisait peur à voir, nous lui avons fait très vite amorcer la descente.
Le Sengge La offre une vue superbe sur l'immense vallon que l'on va traverser jusqu'au prochain col. Une dent rocheuse et ses neiges éternelles est perchée juste au dessus de nous, de loin on peut la comparer à un petit Cervin. La traversée de grands ruisseaux nous impose de les franchir pieds nus, dans un cadre magique. Le soleil va se cacher pour laisser une après-midi plus fraîche. Après le second col atteint après une très lente montée, nous amorçons la descente jusqu'au superbe village perché au dessus des falaises de la rivière au eaux très sableuses. Je remonte ensuite en tête à travers les champs et les petites habitations jusqu'au campement. Les villageois sont là aussi très accueillants et n'hésitent pas à échanger quelques mots comme notre prénom et d'où nous venons. Ils sont très typiques avec des tenues très particulières. Les troupeaux de yaks et les marmottes ont été nombreux durant cette étape sur les alpages d'été.
Ici, les marmottes sont plus foncées, grosses et avec de longues queues noires qui balayent lorsque celles-ci galopent.
Ce fut une étape bien longue, mais avec toujours autant de paysages et roches variés, mes jambes retrouvent toutefois leur forme. Le vallon est très vert avec de très nombreux champs mais sans aucun arbre. Encore de belles rencontres durant la soirée. Dans tous les cas, pour décrire toutes ces rencontres et paysages, les mots sont difficiles à trouver pour rédiger ce récit. Il faut le vivre pour en profiter, même photos et vidéos ne font pas partager l'essentiel de ces moments.
Nous reprenons de la hauteur avec une montée régulière puis un final plus raide pour atteindre le Sirsir La (4850 m). Nous rentrons de nouveau dans un paysage plus minéral avec une roche aux multiples couleurs qui offre un spectacle remarquable .
A la pause de midi, nous avons le privilège d'observer un grand troupeau de moutons verts, environ une trentaine, petits et adultes. Il ressemblent et ont un comportement assez similaire à nos chamois.
L'après-midi, nous traversons un splendide « mini-colorado » à la roche très rouge et une couleur très particulière. J'attaque ensuite rapidement et sans pause pour garder le rythme la montée finale au Sniugutse La culminant à 5100 m d'altitude, le passage le plus haut de ce trek. Les effets de la haute altitude se font sentir, respiration différente, tête un peu prise, gorge sèche.
La vue est comme d'habitude superbe, sur les sommets, glaciers et vallées et nous pouvons désormais voir l'ultime étape avec le dernier col à franchir, le Shilla Kong à 4100 m d'altitude. Nous sommes ici seuls au monde, dernier jour coupé de toute civilisation.
Dernière journée de trek. 2 h 30 de montée au dernier col, le Shilla Kong. La joie est au rendez-vous et la vue sur l'immense vallée que nous allons descendre est magique et encore totalement différente de toutes les précédentes. Une descente raide puis un long plat jusqu'au dernier campement. Un passage à gué nécessite de quitter les chaussures et de bien s'accrocher car le courant est important, il augmente au fil de la journée. Les couleurs grâce au soleil sont encore magnifiques. L'arrivée finale au dernier village est stimulante, le village est situé au cœur de vallée avec de beaux champs d'orge. Bonheur et tristesse à l'arrivée, fatigue surtout mentale, le physique a été bien au rendez-vous. L'envie d'une douche chaude se fait sentir.
La piste 4x4 atteint désormais le campement, qui lui-même est composé d'un peu de verdure mais bien abîmée.
Réveil 7 h et grand départ en 4x4 à 8 h après avoir fait nos adieux émouvants à toute l'équipe du trekking.
La piste commence par descendre le long du torrent avant de gagner rejoindre la grande route reliant Kargil à Leh. Celle-ci alterne très bons passages en bitume tout neuf et en meilleur état que dans la région de New Delhi à mon grand étonnement, et passages de pistes défoncées et en travaux constants. Cette route a été agrandie par l'armée indienne en 2009. Après 2 h de route, on atteint le monastère de Lamayuru en passant devant un bel ensemble de Chortens. On remarque la grotte où médita Napora, le deuxième des 4 grands initiateurs des sectes semi-réformés. Monastère exceptionnel perché sur un rocher dans un cadre ravissant. Celui-ci date du 11 ème siècle, auparavant il y avait en cette place un lac, le fondateur de ce monastère qui va devenir celui des bonnets rouges, fit une prière et jeta un brin de riz dans ce lac, aussitôt il s’assécha et ce lieu put prendre naissance. Aujourd'hui lieu très touristique, autant pour les indiens que pour les occidentaux.
La finition est très soignée, il ne faut pas le manquer si l'on passe dans la région, il nous impose de nombreuses pensées.
La route se poursuit pendant 4 h, les camps militaires de plus en plus nombreux et immenses, cette région est très militarisée et les convois militaires nombreux, ce qui peut aussi perturber la circulation, les frontières avec la Chine et le Pakistan étant toutes proches. Toutes ces infrastructures m'impressionnent énormément.
Nous surplombons ensuite la confluence du Zanskar et de l'Indus aux couleurs d'eaux bien différentes. Deux raftings sont d'ailleurs en train de descendre le Zanskar, une activité sportive récente qui se développe (moins de 2 ans), les locaux les observent avec beaucoup d' attention. Les paysages défilent, alternant immensités lunaires, désertiques, minérales, sommets et vallées immenses, puis gorges plus étroites, ainsi que quelques zones très vertes avec de nombreux arbres proches des zones d'eau.
Arrivée à Leh après d'impressionnantes lignes droites au milieu des montagnes. Les abords des routes dans cette région sont marqués par de nombreux panneaux de prévention routière où l'on peut par exemple lire « Drink Whisky, drive Riskly ».
Leh nous permet enfin de prendre une douche, la toilette est un pur bonheur.
Nous visitons tranquillement les ruelles très touristiques de la ville et nous marchandons nos premiers souvenirs, puis visitons un monastère bouddhiste et ma première mosquée.
LEH : La capitale du Ladakh s'étire le long de l'Indus à 3 700 m d'altitude. Elle est le point de départ ou d'arrivée des visites et excursions de la vallée. La ville possède aujourd'hui des hôtels simples mais sympathique et charmants. En été, la vie traditionnelle locale est rythmée par les moissons et les fêtes, avant de s'endormir durant le long et rude hiver glacé où, malgré tout, se déroulent quelques festivals, comme celui de Matho.
Grasse matinée de repos jusqu'à 8 h pour le petit déjeuner à l’hôtel. A 9 h, nous partons pour le centre et le bazar avec l'achat de nombreux souvenirs et nous passons dans une bibliothèque. Nous montons ensuite au Palais du Roi puis au monastère de Gonkhang qui domine la ville sur un piton de granit du Ladakh. La vue plongeante sur la ville et sur le grand cirque granitique de Leh est impressionnante, là-haut, les drapeaux de prières ne se comptent plus. Nous pouvons voir le dernier avion décoller de l'aéroport vers 10 h, les départs et arrivées ont lieu très tôt le matin à partir de 5 h pour profiter de la bonne pression atmosphérique car l'espace de décollage au cœur des montagnes est réduite. Ce choix d'emplacement est justifié par un éperon granitique en forme de tête d'éléphant.
Nous amorçons la descente après cette pause contemplation par de petites ruelles pour regagner le centre et terminer nos achats.
Le repas est pris à l’hôtel et je profite de l'après-midi pour lire et en savoir plus sur l'histoire et la géographie du Ladakh (monastères, habitants, géologie). Livre « Ladakh-Zanskar » de Charles Genoud et Philippe Chablez agrémenté de nombreuses cartes et photos.
Les coupures d'électricité sont courantes et donne une ambiance particulière lorsque celles-ci se produisent.
Réveil matinal à 4 h suivi du petit déjeuner pour un départ de l'hôtel à 5 h 15. Direction l'aéroport de Leh à 10 minutes de route. L'arrivée y est impressionnante, les militaires qui gardent les lieux sont en nombre. Dès que nous arrivons nous passons un premier contrôle où nos sacs à dos, selon leur taille, sont autorisés en soute ou à bord. L'organisation est très particulière avec très peu de moyens, enregistrement très long des bagages, il faut ensuite les ré-identifier juste avant l'embarquement, là un 3ème contrôle s'impose. Ensuite, on rejoint enfin l'avion à bord d'un vieux bus. La prise en charge dans l'appareil de la compagnie Jet Airways est ensuite normale et de bonne qualité. Décollage comme prévu au cœur des montagnes à 7 h 05 parmi les 6 vols de la journée en cette matinée. La montée vers le ciel est raide et impressionnante, non loin des sommets enneigés et nombreux glaciers.
1 h 20 de vol plus tard, nous atterrissons assez sèchement sous les nuages à Delhi dans cet aéroport international flambant neuf. Taxi jusqu'au même hôtel qu'à notre arrivée. Nous partons ensuite en tuk-tuk pour gagner Cannaught Place où nous nous offrons un petit Mac-Do, puis à nouveau tuk-tuk jusqu'au tombeau Humayun en passant près de l'impressionnante India Gate.
Après une belle visite, à nouveau dans la chaleur humide, retour pour 180 roupies à l’hôtel en passant par le parlement d'Inde.
Dernière journée en Inde, après une nuit et un petit déjeuner dans le luxe, nous prenons contact avec la vie réelle et difficile de Delhi à partir de 10 h.
Le Old Delhi : L'ancienne Shahjahanabad (la ville de Shah Jahan) date du 17e siècle. Si elle est caractérisée par ses ruelles étroites, ses embouteillages quasi permanents et son taux de pollution record, elle abrite avant tout l'imposant Lal Quila (le Fort Rouge) aux murailles impressionnantes, la Jama Masjid (la mosquée du vendredi, la plus grande du pays) dont les minarets s'élancent à plus de 40 m de haut, et une rue commerciale culte : Chandni Chowk, où l'activité ne cesse jamais.
Le New Delhi : Un autre monde : une ville presque cartésienne, méthodique, avec de larges avenues boisées, des parcs, des zones résidentielles et les ministères. Le centre névralgique des affaires et du tourisme en est Connaught Place, vaste place circulaires, d'où partent des avenues en étoile avec de nombreux commerces de haut de gamme. Plus au Sid, Raj Path est la "voie royale" de la ville et c'est son extrémité que s'élève l'India Gate, la fameuse Porte de l'Inde. A l'Est se dresse un des grands exemples de l'architecture moghole en Inde : le Tombeau d'Humayun que nous avons visité la veille.
Tuk-tuk pour tous nos déplacements, nous nous rendons ainsi au Fort Rouge, la chaleur nous gagne vite.
Nous marchons ensuite 1 h dans Chandni Chowk au cœur de la marée humaine et des très nombreux commerces, l'air est très pollué. Retour à Canaught Place pour manger une pizza et une pasta, et nous passons le reste de l'après-midi à s'imprégner de la vie difficile de la capitale indienne. Ici, commerces de luxes et pauvreté se côtoient, comme de partout en Inde d'ailleurs. Nous errons dans les rues, parcs et commerces.
Retour à l’hôtel vers 18 h en passant par une station métro pour voir à quoi celle-ci ressemble : bien surveillée et très propre.
Après un dernier tour dans ce quartier très pauvre à la circulation dense, taxi de l'hôtel au superbe aéroport de Delhi, avec des contrôles toujours très poussés.
Ce dernier est remarquablement entretenu et très confortable et bien plus vivant que les nôtres. Longue attente jusqu'au décollage à 1 h 15 du matin pour un embarquement avec Swiss Airline. Vols très confortables.
Fin du voyage...
Une fois de retour à l'aéroport de Lyon, nous patientons un petit moment pour rentrer sur Grenoble via la liaison par bus (navette aéroport).
A Grenoble Gare routière, nous empruntons le tram jusqu'à la voiture.
Les pensées sont ailleurs, retour à la réalité ...